Les substituts du bisphénol A (BPA) : le bisphénol S (BPS) et F (BPF), réduiraient la production de testostérone par le testicule fœtal humain, selon une étude publiée dans « Fertility et Sterility » et dirigée par l’équipe du chercheur René Habert de l’unité mixte de recherche INSERM/CEA/Université Paris-Diderot « Cellules souches, radiation et instabilité génétique ».
La méthode in vitro utilisée « permet de maintenir en vie des testicules fœtaux humains dans une boîte de culture pendant plusieurs jours et de tester les effets de l’addition de différents produits chimiques sur leur développement et leurs fonctions », explique René Habert. Le FeTA (Fetal Testis Assay) a déjà fait ses preuves en 2012, lorsque la même équipe avait démontré les effets néfastes du Bisphénol A sur la production de testostérone chez le fœtus.
Un mécanisme complexe et subtil
Grâce à ce modèle, les chercheurs ont découvert que le BPF et BPS, les substituts possédant des structures chimiques proches du BPA, diminueraient la production de testostérone par le testicule fœtal humain, selon le même mécanisme que le Bisphénol A. « Le mécanisme n’est pas identique à celui des œstrogènes. Il est complexe et subtil », explique René Habert du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). La diminution de la production de testostérone chez le fœtus peut mener à un hypospadias et une cryptorchidie.
« La testostérone produite par les testicules pendant la vie fœtale impose la masculinisation des organes génitaux internes et externes », indiquent les chercheurs. Il est également probable que le fœtus est une altération de la production spermatique à l’âge adulte. Les chercheurs ont comparé leurs résultats au modèle murin, et comme pour le bisphénol A, l’homme serait plus sensible au BPF et BPS, que la souris.
Pas de réglementation
Le Bisphénol A a été banni des biberons en plastique par l’Union Européenne dès 2011. Puis en 2013, la France a interdit l’utilisation du BPA dans les récipients alimentaires destinés aux enfants de moins de trois ans. Enfin, depuis janvier 2015, la fabrication, l’exportation, l’importation, et la mise sur le marché de tout conditionnement alimentaire contenant du bisphénol A est interdite.
A contrario, « les produits de substitution ne sont pas réglementés. On trouve le BPS dans les biberons en plastique ou les tickets de caisse. L’ANSES a lancé un appel d’offres auprès des laboratoires, de nombreuses recherches sont en cours », souligne René Habert.
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