Une malade de l’hépatite C a déposé ce mardi 10 juin deux plaintes à Paris, estimant qu’une trithérapie comprenant un nouveau médicament, le Victrelis, non seulement ne l’a pas soignée mais a conduit à une dégradation de son état de santé, a annoncé son avocat. Interrogé par l’AFP, le laboratoire MSD France, filiale de l’Américain Merck, a indiqué n’avoir « pas de réaction à ce stade compte tenu du manque d’information ».
Ces plaintes contre X, annoncées la semaine dernière par Libération, visent des faits de blessures involontaires pour l’une et de tromperie aggravée pour l’autre, a précisé Me François Honnorat. Atteinte d’une affection génétique, la maladie de Willebrand, Sophie Linon-Chipon, 52 ans, a contracté le virus de l’hépatite C vraisemblablement lors d’une transfusion. Elle fait partie d’une population de personnes infectées ne répondant pas aux traitements habituel.
Après deux premiers traitements pris sans succès, elle se voit proposer une trithérapie (peginterféron et ribavirine), avec notamment le Victrelis (bocéprévir inhibiteur de protéase NS3/4A), entamée en novembre 2012. On lui annonce un taux de réussite de 60 %. « Pas enthousiaste », Sophie Linon-Chipon, qui vit à Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, se laisse finalement convaincre. Le traitement dure 48 semaines. « On me dit, il va y avoir des effets indésirables. Ils n’étaient pas indésirables ou secondaires, ils étaient épouvantables ! », s’indigne-t-elle auprès de l’AFP.
Quid des « répondeurs nuls » ?
Elle raconte « les globules blancs et les plaquettes au plus bas », la nervosité, les insomnies, le coeur qui s’emballe. « J’ai progressivement perdu mon énergie, alors que je suis sportive, toujours en mouvement. Je suis restée couchée, sans pouvoir parler, sans pouvoir regarder la lumière. Je ne faisais plus rien, une loque totale, avec des douleurs musculaires et squelettiques partout, surtout à la tête, au cou et aux épaules », se souvient-elle. Des souffrances pour un bénéfice nul, puisqu’elle ne répond pas au traitement. Au contraire, la cirrhose de son foie empire, dit-elle. Selon sa plainte, ce médicament n’a pas été testé sur la population des « répondeurs nuls ». Ceux-ci « avaient été délibérément exclus » par MSD « des études cliniques d’efficacité et de tolérance ».
Or, la notice d’utilisation ne précise « pas explicitement » cette exclusion. « On m’aurait dit la vérité, que ça n’avait pas été testé sur des gens comme moi, je n’aurais pas fait le traitement », assure la quinquagénaire, maître de conférence à la Sorbonne et en congé longue maladie depuis avril 2013.
Elle explique avoir découvert fortuitement que le taux de succès « annoncé par le laboratoire Merck pour les répondeurs nuls est de seulement 30 % » et non de 60 %. « Je ne sais pas qui est fautif dans cette histoire, les médecins, le laboratoire, les agences du médicament mais il y a eu des erreurs commises et ce traitement, je n’aurais jamais dû le prendre », conclut-elle.
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