CHÊNE POINTU. La cité a fait la une de l’actualité à l’automne 2005. C’est là qu’ont éclaté les émeutes qui ont embrasé de nombreuses banlieues, notamment de Seine-Saint-Denis, après la mort de deux adolescents qui tentaient d’échapper à un contrôle de police. Chêne pointu fait toujours, six ans après, partie des secteurs les plus pauvres de France. Les autorités, alertées cet été par la survenue de plusieurs cas de tuberculose, s’apprêtent à lancer une deuxième vague de dépistage. « Plusieurs cas de tuberculose ont été détectés avec des adresses très proches, ce qui a attiré l’attention des services concernés », explique Bernard Kirschen, délégué territorial de l’Agence régionale de santé (ARS) en Seine-Saint-Denis. Une première action de dépistage volontaire a été organisée à proximité du domicile des personnes infectées. Au total, 22 cas de tuberculose maladie, dont 11 chez des enfants de moins de 15 ans, ont ainsi été diagnostiqués, de même qu’une trentaine d’infections latentes.
Traitement pris en charge.
Une deuxième vague de dépistage, « à plus grande échelle », est alors décidée pour la rentrée par le préfet de Seine-Saint-Denis, l’ARS d’Île-de-France, la mairie de Clichy-sous-bois et les CLAT (centres de lutte anti tuberculeuse). Le dépistage, gratuit et volontaire, est proposé à tous les habitants. « Toute personne, quelle que soit sa situation, pourra être dépistée », précisent les autorités. L’objectif est de « retrouver et traiter toutes les personnes atteintes ». Un traitement adapté, « entièrement pris en charge », sera proposé à toutes les personnes malades.
Le dépistage sera réalisé pour les adultes dans un gymnase du quartier, le gymnase Paul-Vaillant-Couturier, alors que les enfants scolarisés seront examinés dans leur établissement scolaire.
Quelque 6 000 personnes sont concernées dans ce quartier, où environ 70 % des familles, le plus souvent originaires d’Afrique subsaharienne, vivent en dessous du seuil de pauvreté. La tuberculose « est un marqueur de pauvreté sociale », confirme le Dr Laurent Chambaud, directeur de santé publique à l’ARS Île-de-France. La mairie de Clichy-sous-bois déplore « les conditions sociales et sanitaires de ce quartier, et la surpopulation dans les logements », qui, selon elle, « pourraient être un des facteurs contribuant à cette multiplication des cas de tuberculose ». La ville explique qu’elle ne « cesse d’alerter les pouvoirs publics depuis des années » et dénonce une « intervention publique (...) notoirement insuffisante ». Claude Dilain, maire PS de la ville et médecin, lance « un nouvel appel pour une intervention publique rapide, ambitieuse et adaptée aux enjeux ». Le sujet est sensible. Les élus UMP ont déjà répliqué : « Les élus socialistes ont trop longtemps minimisé ce dossier. Ils n’ont jamais voulu le régler. Ils ont toujours fermé les yeux sur les conditions d’aggravation », ont déclaré le député-maire du Raincy, Éric Raoult, et le député-maire de Villemomble, Patrice Calmejane.
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