AVANT de lancer un dossier de santé en ligne, Doctissimo a mené, il y a trois mois, une enquête auprès de ses 8 millions de visiteurs mensuels pour mesurer l’appétence des internautes. Avec 70 % de réponses positives, les réticences sont tombées. Le partenariat avec l’Association pour l’information médicale en situation d’urgence (AIMSU) permet au leader français des sites santé grand public d’offrir un service éthique déjà passé par les fourches caudines du Comité d’éthique et de la CNIL.
Pour éviter les problèmes d’agrément d’hébergeurs et de confidentialité – ce qui n’empêche pas un hébergement sur des serveurs dédiés redondants) –, la fiche Sanoia (du grec sano = santé et agnoia = ignorance) est anonyme et cryptée. Lorsqu’il crée sa fiche gratuitement, le patient ne donne que son année de naissance et reçoit un numéro par lequel le dossier sera retrouvé. Cette fiche de synthèse a été mise au point par la vingtaine de médecins (en majorité urgentistes) membres de l’AIMSU, avec l’idée de répondre aux questions que se pose tout médecin qui voit un patient pour la première fois.
Comme le dossier est rempli par le patient (antécédent, vaccins, traitements…) et limité à 6-7 pathologies, « ce n’est pas de la donnée garantie fiable » prévient Hervé Servy, président de l’AIMSU. Depuis que l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille et la mairie de Marseille se sont intéressées à Sanoia, il est toutefois possible de faire relire la fiche par le médecin traitant. Le service a également été adopté par l’Institut Gustave-Roussy pour y porter un résumé des traitements subis lors d’un épisode cancéreux. Le patient créé la fiche et autorise l’ajout de cette synthèse par les médecins de l’IGR. Il bénéficie aussi de conseils adaptés. « Nous travaillons à des extensions pour que les patients puissent inscrire des résultats de biologie et à des fiches spécifiques en fonction des maladies ».
Une vingtaine de milliers de fiches Sanoia ont été créées en deux ans. L’ouverture du service sur Doctissimo devrait accélérer cette croissance. D’autant que Sanoia sera disponible sur smartphone (iPhone et Android) fin mars.
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