Initialement prévu au 1er juillet 2013, le passeport biologique destiné améliorer la lutte contre le dopage ne verra finalement le jour en France qu’à la fin de l’année, a déclaré mardi Bruno Genevois, président de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Pour faciliter la concertation avec les fédérations nationales autour de la mise en place de ce nouvel outil, la loi du 12 mars 2012 sur la responsabilité du sportif a inclus la création d’un comité de préfiguration sous l’égide de l’AFLD. Or, « la composition de ce comité n’a été fixée qu’à la mi-septembre 2012. Les membres qui devaient faire l’objet d’une désignation nominative l’ont été que fin novembre 2012 et le comité a finalement pu tenir sa première réunion le 19 décembre 2012 », explique Bruno Genevois. Tandis que le comité doit adopter la semaine prochaine son rapport, ce travail de concertation ne sera pas suffisant pour que la loi s’applique pleinement, avertit le président de l’AFLD.
« Certaines dispositions de la loi entreront en vigueur le 1er juillet », notamment celles relatives aux contrôles antidopages à des fins de ciblage, indique Bruno Genevois. L’application du volet répression de la loi suppose en revanche l’intervention d’un décret en conseil d’Etat. « J’espère qu’il verra le jour d’ici à la fin de l’année civile », ajoute-t-il.
La triste affaire Armstrong
Ce nouvel outil de profilage biologique du sportif vise à apporter la preuve du dopage, non plus seulement à partir de l’analyse d’un échantillon urinaire ou sanguin, mais également en mettant en exergue les effets de la prise de substances ou de recours à des méthodes interdites à partir d’une pluralité de prélèvements permettant d’apprécier l’évolution des paramètres physiologiques pertinents. Depuis la reconnaissance de la validité juridique du passeport biologique en 2009 par le tribunal arbitral du sport (TAS), plusieurs fédérations internationales l’ont adopté, dont dernièrement la Fédération internationale de tennis.
« Depuis le début de ma présidence il y a deux ans, j’ai le sentiment qu’en matière de lutte contre le dopage, il y a quand même un écart très fort entre les intentions proclamées et les réalités », a déclaré le président de l’AFLD, à l’occasion de la présentation du rapport annuel d’agence. De cette année 2012, Bruno Genevois retiendra évidemment l’affaire Armstrong qui aura notamment démontré l’intérêt des méthodes non analytiques, prévues dans le code mondial antidopage mais jusqu’alors peu utilisées.
« Les modes de preuve non analytique du dopage, comme la recherche de témoignages concordants, peuvent s’avérer plus efficace que ne l’ont été des analyses urinaires ou sanguines portant sur des échantillons biologiques, alors que le caractère inopiné des contrôles a pu être ici déjoué par le cycliste américain dans des conditions qui laissent un sentiment de malaise », commente Bruno Genevois, qui espère d’autres avancées dans la nouvelle version du code antidopage attendue pour le 1er janvier 2014.
En 2012, l’AFLD a réalisé 10 559 prélèvements antidopage (soit 10 % de plus qu’en 2011, année marquée par une forte diminution des prélèvements urinaires dans le but de favoriser notamment la modernisation du Département des analyses de l’agence). Les prélèvements urinaires demeurent majoritaires (74,3 %), devant les prélèvements sanguins (24,9 %) et les dépistages par l’air expiré (0,8 %). Du fait des contraintes inhérentes aux prélèvements sanguins à des fins de ciblage , 86 % des tests sanguins ont été menés hors compétition (contre 68 % en 2011).
Au total, 64 disciplines ont fait l’objet de contrôles en 2012 (contre 63 en 2011). Les plus contrôlées sont le cyclisme (13,3 %), l’athlétisme (11 %), le rugby (11,1 %), le football (10,6 %), le handball (7,9 %), le basket-ball (6,9 %), la natation (4 %), le triathlon (4,5 %), le volley-ball (3,8 %), l’haltérophilie et disciplines associées (2,4 %). En 2012, l’AFLD a sanctionné 79 athlètes pour dopage.
Au niveau des 188 décisions rendues par les fédérations nationales, 76 % concernaient des sanctions. Les fédérations les plus répressives ont été l’athlétisme (14), le football (13), l’haltérophilie (12), le cyclisme (11) et le rugby (9).
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