« Situation complexe et nuancée », « fin de la dichotomie entre un nombre peu élevé d’usagers très problématiques de drogues, et un grand nombre d’usagers consommant dans un contexte récréatif », et « explosion des stimulants, drogues de synthèses, cannabis et produits pharmaceutiques » sont les grands traits qui pourraient résumer le problème de la drogue en 2014, selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), rendu public le 27 mai.
« Des progrès ont été accomplis dans l’élaboration d’une réponse stratégique équilibrée aux problèmes de la drogue en Europe », écrit Wolfgang Gôtz, directeur de l’EMCDDA, dans l’introduction à son rapport.
Malgré une production toujours élevée, les indicateurs relatifs à l’héroïne sont stables ou en baisse, et on observe une diminution continue du nombre d’admissions en traitement liées à cette drogue (de 59 000 en 2007 à 31 000 en 2012). Le nombre de décès par surdose et d’infections au VIH imputables à son injection, est aussi en baisse.
La consommation de cocaïne est stable ou en baisse, mais 500 décès lui restent imputés dans 19 pays en 2012. Plus globalement, le nombre de décès liés aux drogues est en baisse en Europe : 6100 décès sont survenus en 2012 contre 6 500 en 2011. Mais certains pays comme l’Estonie, la Norvège, l’Irlande, la Suède ou la Finlande ont accusé une hausse préoccupante du nombre de décès par surdose. La Grèce, la Roumanie et certains pays Baltes ont connu en 2013 des flambées épidémiques de VIH chez les usagers de drogues.
Nouvelles menaces et réémergence des anciennes
Le rapport alerte sur l’arrivée incessante sur le marché de nouvelles substances psychoactives de synthèse (NPS), qui imitent ou remplacent les drogues réglementées (notamment LSD, morphine cocaïne, kétamine), en passant à travers les mailles des législations. Dans certains pays (par exemple, l’Estonie avec les fentanyls), les décès liés à ces opiacés de synthèse dépassent le nombre de décès attribués à l’héroïne.
Produites dans les laboratoires clandestins européens ou importées de Chine ou d’Inde, elles sont souvent vendues sur internet (650 sites recensés en 2013), comme « euphorisants légaux » ou « produits chimiques destinés à la recherche ».
En 2013, le système d’alerte précoce européen a détecté 81 nouvelles drogues, contre 73 en 2012. Au total, il surveille plus de 350 substances psychoactives soupçonnées d’intoxication ou de décès.
Mais ces NPS aux effets très puissants passent parfois inaperçues lors des autopsies. Des quantités infimes peuvent suffire à produire de multiples doses. Elles demandent donc une adaptation des politiques de santé et un contrôle renforcé de la drogue.
L’EMCDDA s’inquiète de l’extension de l’usage de méthamphétamine, jusqu’alors circonscrit à la République Tchèque et à la Slovaquie, vers l’Allemagne, la Grèce, Chypre, la Lettonie, ou encore la Turquie. Toute aussi grande est l’inquiétude sur les épidémies d’injection de cathinones de synthèse, pratiquée dans les groupes de toxicomanes en République Tchèque, Allemagne, Irlande, Royaume-Uni, et surtout Hongrie et Roumanie.
L’observatoire dénonce enfin la réémergence de poudre et pilules d’ecstasy fortement dosées dans certains pays, ou l’augmentation de la teneur en principe actif (THC) dans le cannabis - drogue la plus consommée.
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