DOMINIQUE STRAUSS-KAHN n’a pas été blanchi par la justice américaine. Il a seulement bénéficié de l’absence de preuves suffisantes pour le faire condamner. Personne ne sait vraiment ce qui s’est passé dans la suite du Sofitel de New York, mais chacun sait qu’il s’y est produit quelque chose de peu ragoûtant. De l’épreuve de quatre mois qu’il vient de subir, DSK sort sans doute soulagé et, si ses amis l’absolvent, les Français dans leur ensemble n’ignorent pas qu’il n’a pas eu, avec Nafissatou Diallo, le comportement d’un gentleman. Sur cette affaire, encore mystérieuse, se greffent celle de Tristane Banon, qui n’est pas davantage élucidée, et le sentiment général que des sommes massives d’argent ont permis à DSK d’avoir non seulement la meilleure défense possible mais un confort exceptionnel qui l’a vengé des trois nuits qu’il a passées en prison.
Le danger d’une éventuelle explication.
Quatre-vingt pour cent des Français, selon les sondages, ne souhaitent pas qu’il soit candidat à la présidence de la République. Aussi, quand on dit que, de toute manière, il devra s’expliquer, ne fût-ce que pour s’excuser auprès des socialistes et des Français en général, on ne voit pas ce qu’il gagnerait à fournir des détails sur une sordide mésaventure : au pire, il a abusé d’une femme, seule et sous le coup d’une immense surprise ; au mieux, il a cédé, dans un acte d’une rapidité qui défie les normes habituelles de la relation sexuelle, à une pulsion qu’un homme aussi exposé que lui aurait dû maîtriser. DSK est enfermé dans un dilemme : s’il parle, il sombre dans un discours graveleux, indigne de toute activité politique ; s’il se tait, comme nous le lui conseillons, il augmente le mystère, donc le soupçon.
DSK, LE RETOUR ? PAS CETTE ANNÉE
Les socialistes sont partagés entre ses amis qui, ayant triomphé lors de la décision du procureur de New York, voudraient donner à cette issue la signification qu’elle n’a pas, c’est-à-dire, que le monde entier conclue à l’innocence virginale de DSK, et ses moins proches, qui ont compris très vite qu’à ne parler que de lui, on enterre le fond des choses en une période exceptionnelle, celle des primaires qui désigneront le candidat du PS. Ce qui explique la réserve de François Hollande, le candidat socialiste le plus favorisé par les sondages, et la réserve soudaine de Martine Aubry qui a fort bien compris le danger d’une mise au second plan du débat politique par la médiatisation toujours très vive de deux personnages, DSK et Anne Sinclair, et de leurs éventuels propos. S’il doit s’excuser, M. Strauss-Kahn peut toujours le faire dans une déclaration ou dans un communiqué, puis se taire pour ne pas phagocyter les primaires. Son choix de revenir à Paris et de le faire savoir pour que soient présents les cameramen laisse plutôt augurer la recherche d’une tribune, probablement télévisée, où il entreprendrait de se disculper (mais peut-il y parvenir sans débat contradictoire ?) dans la perspective d’une prolongation ultérieure de sa carrière politique. Parcours empoisonné au cours duquel il risque de se porter lui-même le coup de grâce.
L’échéance suivante ?
Le mieux pour lui eût été de changer de métier, ou même de prendre une retraite prématurée, et d’avoir la magnanimité de permettre au PS de se lancer sans complexe dans la bataille des primaires, puis de la présidentielle. Son fracassant retour ne milite pas pour cette hypothèse. Même si la perspective d’une candidature cette année est exclue, y compris par ses proches, il n’est pas impossible qu’il croie à ses chances pour l’échéance suivante. Comme le rappellent de doctes experts, on ne meurt jamais en politique. On cite le cas de Richard Nixon qui, après sa défaite en 1960 (« Vous ne pourrez plus me donner des coups de pied au derrière », lançait-il aux journalistes), a fait un prodigieux comeback huit ans plus tard. Et il est vrai que l’opinion est amnésique, que Clinton a survécu à son aventure avec Monica Lewinsky, que d’autres, en France, sont revenus sur le devant de la scène après une longue absence. Même Nicolas Sarkozy pourrait survivre aux haines multiples et profondes, mais parfois excessives et infondées, qu’il inspire. Néanmoins, toute plaie ne guérit qu’avec le temps. Celui que DSK devrait se donner.
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