Déjà utilisée comme principe actif dans les crèmes amincissantes, la caféine aurait un effet protecteur en cas d’exposition aux UV et pourrait être associée en topique aux crèmes solaires pour prévenir le mélanome. C’est l’une des nombreuses propriétés du café, peut-être celle que l’on connaît le moins, qu’ont détaillées Astrid Nehlig (directrice de recherche à l’Inserm U1129, Strasbourg) et le Dr Patrick Serog (nutritionniste, Paris) qui ont fait le point sur la littérature récente concernant les effets du café sur la santé à l’occasion de la sortie de la 3e édition du livre « Café & Médecine »*.
Le café comporte plus de 1 000 substances dont les effets compensent ou complètent ceux de la caféine : ce sont principalement des antioxydants (polyphénols tels que les acides chlorogénique, caféine, quinique), les diterpènes et des mélanoïdines (produits caramélisés qui se forment pendant la torréfaction). La richesse en composés dépend de l’espèce, des méthodes de culture, de la variété des baies et de la torréfaction.
En prévention du diabète et de la maladie de Parkinson
« En 2014, on peut dire de manière quasi certaine au vu de la littérature abondante que le café est lié de manière causale à la prévention du diabète de type 2 et de la maladie de Parkinson » explique Astrid Nehlig. « D’ailleurs, poursuit le Dr Patrick Serog, chez les patients les plus à risque, je peux maintenant recommander de boire du café. » Les études menées sur de grandes populations montrent un effet significatif de la consommation de café sur la diminution du risque de diabète de type 2, dose-dépendant, observé chez les femmes comme chez les hommes, chez les obèses et chez les non obèses. Ces effets sont retrouvés pour le café caféiné et décaféiné et seraient donc liés à d’autres composants que la caféine, les polyphénols vraisemblablement mais « le mécanisme d’action exact n’est pas connu », précise Astrid Nehlig. Autre pathologie particulièrement documentée, la maladie de Parkinson. L’effet protecteur serait cette fois attribué à la caféine, le café décaféiné n’est pas actif. Le café semble retarder la maladie d’Alzheimer mais le bénéfice est moins documenté que dans le Parkinson. D’autres actions positives sont décrites : une effet cognitif favorable chez les personnes âgées, un effet positif sur l’humeur et la sensation de bien-être, une action bactéricide, anti-inflammatoire et antivirale.
Pression artérielle et sommeil
Le café a la mauvaise réputation d’augmenter la pression artérielle. Pourtant, deux méta-analyses récentes ont montré l’absence d’impact : l’effet modestement hypertenseur et vasoconstricteur de la caféine serait compensé par l’action hypotensive de l’acide chlorogénique. « A priori, le café a peu d’effets chez un hypertendu, confirme le Dr Patrick Serog, même si à l’échelon individuel il reste encore à explorer les effets du café en fonction du génome. » En revanche, la caféine quelle que soit sa source, peut affecter la durée et la qualité du sommeil, notamment chez les jeunes qui la consomment principalement dans les boissons énergisantes.
Le sujet n’est pas clos et les études non plus. Les bénéfices cardiovasculaires ne sont pas bien maîtrisés ; les propriétés bactériologiques, antivirales et anti-inflammatoires sont particulièrement étudiées, et, de façon plus anecdoctique, son rôle en post-anesthésie pour faciliter le réveil.
Avec le soutien du Syndicat français du café
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