Depuis le début de l’épidémie, ce sont 480 signalements qui ont été faits en métropole auprès du 15, a-t-on appris lors d’un point presse organisé par la Direction générale de la santé (DGS). « C’est un chiffre difficile à analyser », a estimé le Pr François Bourdillon, directeur général de l’Institut de veille sanitaire (InVS), « puisqu’un tiers de ces signalements concernait des personnes provenant de pays non concernés. En tout 44, % de ces appels concernaient des personnes qui se sont vraiment rendues en Guinée ». Sur l’ensemble de ces signalements, seules 17 personnes ont été catégorisées comme étant des cas possibles et ont donc nécessité une prise en charge en attendant les résultats d’analyses, dont aucun à ce jour n’est revenu positif. Selon le Pr François Bourdillon, le nombre d’appels au 15 a « fortement augmenté à la mi-septembre, avant de retomber à un niveau normal au fur et à mesure que les informations diffusaient dans la population ». Les trois régions qui sont en tête du nombre d’appels pour signaler un cas suspect d’Ebola sont l’Ile-de-France, puis le Nord - Pas-de-Calais et les Pays de la Loire.
Les appels au 15 se calment
Les 17 personnes qui ont nécessité une prise en charge appartiennent à trois catégories selon l’InVS. La première est celle des patients symptomatiques originaire de la zone épidémique dont on ne parvient pas à évaluer l’exposition pour cause de propos incohérents ou qui sont en situation irrégulière et chez qui il est donc difficile d’obtenir des renseignements. La seconde catégorie est celles des personnes qui ont visité les structures humanitaires, qu’il s’agisse de personnels soignants ou de journalistes, et la dernière est constituée de patients ayant fait un passage dans des hôpitaux guinéens. Pour chacun de ces 17 cas possibles, le 15 a été mobilisé, et les cas contacts potentiels ont été identifiés de manière préventive.
Information dans les hôpitaux
Ce point d’information a été également l’occasion de répondre aux critiques qui ont été faites sur le faible niveau d’information des personnels hospitaliers. « Marisol Touraine a reçu mardi une large représentation des personnels de santé mardi », a rappelé le Pr Benoît Vallet, directeur général de la santé (DGS), « des réunions d’information sont données aux personnels de ces hôpitaux au sens large ». Martin Hirsch président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a pour sa part expliqué que des réunions d’informations ont d’abord été menées auprès des personnels de services de maladies infectieuses. « Depuis quelques semaines, nous élargissons nos formations aux personnels qui ne sont pas en première ligne. » Une des préoccupations des différents services hospitaliers est également d’éviter les interférences entre la préparation Ebola et le bon fonctionnement des différents services. « Il ne faut effectivement pas surréagir », a reconnu Martin Hirsch, « et ne pas faire courir de risque aux autres patients ». Il a également détaillé plusieurs mesures mises en place à Paris, des affiches et des flyers à destination du public, une adresse mail pour que le personnel des hôpitaux puisse poser leurs questions (question.ebola@sap.aphp.fr) et des flashs info réguliers aux personnels.
Les SAMU-Smur en cours d’exercice
Des exercices de transport ont été demandés au SAMU-Smur, et sont actuellement en cours sous la responsabilité des établissements publics de santé. Il s’agit de vérifier le niveau de préparation des équipes à prendre en charge un patient qui se révélerait être un cas possible après s’être rendu à l’hôpital. Il n’est pas encore question de procéder à de pareils tests pour éprouver une prise en charge au domicile ou dans un cabinet de médecine de ville. Les résultats de ces expérimentations font partie du retour d’expérience qui a été demandé par la DGS aux agences régionales de santé, et qu’elles doivent remettre dans les semaines à venir.
Bégin détaille son organisation
Le Pr Christophe Rapp, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bégin, a pour sa part détaillé l’organisation de son service qui est pour le moment le seul en France à avoir traité une patiente atteinte par le virus Ebola : « Le circuit du malade est conçu de manière à ce qu’il ne revienne jamais en arrière, ne croise jamais celui d’un autre patient », a-t-il expliqué. Les personnels de santé doivent procéder à une phase de 15 minutes d’habillage et de déshabillage, sous la supervision d’un binôme, avant de rentrer ou de sortir des chambres à pression négatives où les lits sont installés. Les interventions d’urgence sont rendues possible par le fait qu’il y a en permanence du personnel médical formé et déjà équipé dans les chambres où les malades sont isolés. « Les équipements sont tous autoclavés avant de sortir de la zone, les déchets de soin sont également autoclavés et brûlés, les excrétats sont gélifiés et évacués dans un triple emballage et le personnel soignant est suivi jusqu’à trois semaines après le dernier contact avec le patient. Cette organisation, qui a été copiée dans les 12 établissements de référence, a nécéssité la commande de matériel jetable dédié aux salles d’isolement », a conclu Christophe Rapp.
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