Les contrôles qui vont être mis en place samedi à l’aéroport de Roissy sur les passagers du vol Air France en provenance de Conakry pour dépister d’éventuels cas suspects d’Ebola sont une « sécurité supplémentaire pour resserrer les mailles du filet », a indiqué vendredi la ministre de la Santé Marisol Touraine en visite à l’aéroport parisien.
Accompagnée du secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, la ministre a rencontré les équipes du Service médical de l’aéroport qui réaliseront ces contrôles et assisté à une démonstration de la prise de température. Sur la passerelle, dès leur sortie de l’avion, les passagers seront pris en charge par une équipe composée d’un médecin et de trois personnes de l’équipe médicale de l’aéroport ou de la Croix-Rouge et de la Protection civile qui apportent leur appui. Munis d’un « thermoflash », l’équipe prendra à distance la température frontale de chaque voyageur. « En dessous de 38, on laisse partir les gens. Au-dessus de 38, la personne est isolée et prise en charge », a expliqué le Dr Philippe Bargain, qui dirige le service médical d’urgence de Roissy. Les passagers recevront en outre dans l’avion un questionnaire de traçabilité destiné à permettre de les retrouver si on a besoin de les contacter ultérieurement. Pour l’heure, la procédure ne concerne que la liaison directe entre la France et l’un des pays touchés par le virus et pas les vols avec correspondances. « La France prend ses responsabilités. Nous rajoutons une étape supplémentaire ici (en France) pour prendre en charge ceux qui déclencheraient une fièvre au cours de leur voyage », a déclaré Marisol Touraine avant d’ajouter : « L’élément le plus important, c’est le contrôle de santé au départ de l’avion. »
Pas de consensus en Europe
En Europe, aucun consensu ne se dégage pour la mise en place de contrôles aux arrivées. Seuls Paris, Londres et Prague ont décidé d’en instaurer. À l’issue d’une réunion interministérielle (21 ministres) qui s’est tenue cette semaine à Bruxelles, la Commission européenne a annoncé qu’un audit des contrôles allait être mené en coopération avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but de les renforcer si nécessaire.
Assurer l’échange des informations collectées à l’occasion de ces contrôles auprès des passagers peut permettre « de garder les traces de tous les mouvements » des voyageurs en provenance de l’épicentre de l’épidémie, a pour sa part souligné la ministre italienne de la Santé, Beatrice Lorenzin, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. La Commission s’est de fait engagée à « travailler sur une base de données » qui permettrait aux États membres de suivre les voyageurs à risque, a indiqué M. Borg. Selon lui, ce suivi, souhaité notamment par l’Espagne, pourrait être établi sur la base des visas accordés aux ressortissants des pays africains touchés, Liberia, Sierra Leone et Guinée.
Un « atelier » d’experts sera par ailleurs organisé le 4 novembre à Bruxelles pour « voir s’il faut modifier les procédures de prise en charge » des malades dans les hôpitaux,. Dans l’attente des résultats de l’enquête menée en Espagne sur les conditions de contamination d’une aide-soignante, « les experts européens n’excluent en effet aucune thèse, erreur humaine ou défaut dans la procédure prévue ».
La Commission doit également examiner si le dispositif européen d’achats groupés de vaccins récemment instauré pourrait être utilisé pour l’achat des matériels médicaux (gants, combinaisons, masques...) requis pour faire face à Ebola.
En ce qui concerne les rapatriements sanitaires, la France appelle à un « élan européen » et milite pour l’organisation d’un « tour de garde » entre les États disposant des capacités nécessaires, avions et équipes, pour ces évacuations sanitaires.
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