LE CANDIDAT SOCIALISTE est victime de son propre succès. En dépit d’une légère remontée de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy (elle n’est pas encore significative), M. Hollande affiche pour sa part sa domination des sondages. Cette suprématie le livre aux attaques de la droite, qui a enfin trouvé son ennemi, et de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) qui n’espère prospérer qu’en harassant le plus puissant, le plus emblématique des candidats de la gauche. À ce « privilège » du premier de tous les candidats s’ajoute le conflit avec les écologistes de EELV (Europe Écologie Les Verts). Un différend qui, lui, porte plus sur le fond qu’il n’est tactique.
On n’ignorait pas que les Verts, conduits par la très cohérente Cécile Duflot et porteurs de leur étendard présidentiel, en l’occurrence l’irréductible Eva Joly, ne seraient pas pour le PS des partenaires faciles. Leur querelle sur le nucléaire était inévitable : l’effroyable accident de Fukushima a donné aux écologistes français un argument accablant contre le développement de cette industrie en France. Nicolas Sarkozy n’a pas cillé quand il a annoncé qu’il ne changerait rien à notre programme, ce qui est dangereux du point de vue électoral. La position de M. Hollande, notamment lors des débats télévisés avec ses compétiteurs socialistes, est infiniment plus nuancée. Mais cela revient au même : le candidat socialiste n’envisage pas une sortie accélérée du nucléaire et terminera l’EPR de Flamanville.
Une occasion historique pour les écolos.
Les orientations de M. Hollande tiennent compte de la situation économique et financière particulièrement délicate dans laquelle la France se trouve aujourd’hui. Bien entendu, si un accident nucléaire se produisait en France, l’immense majorité de nos concitoyens exigerait la fin des centrales atomiques ; mais, sans rejoindre les déclarations exagérées d’Henri Proglio, P-DG d’EDF, qui annonce sans ciller la perte d’un million d’emplois, une sortie rapide du nucléaire entraînerait fatalement une pénurie d’électricité en France, une vive augmentation du prix à la consommation et une perte d’emplois considérable, car on ne se convertit pas aux énergies renouvelables en une nuit. Que la Belgique et l’Allemagne aient adopté une politique des nouvelles énergies ne milite pas pour que la France les imite : l’électricité est européenne et c’est la soigneuse gestion des manques et des excédents par des transferts de mégawatts de pays à pays qui assure la fluidité du réseau de l’Union européenne. Si nous nous mettons tous, et sans concertation, aux énergies de substitution, les pannes seront innombrables.
C’EST LE CANDIDAT LE PLUS CRÉDIBLE QUI EST LE PLUS ATTAQUÉ
On comprend fort bien que les écologistes veuillent saisir l’immense occasion morale et psychologique que leur offre le cas tragique du Japon. On comprend qu’ils aient trouvé dans ce drame la justification des alertes multiples qu’ils ont lancées par le passé. On comprend que, effectivement, EPR ou non, un jour il faudra que la France produise son énergie d’une manière infiniment plus sûre. En même temps, avec un taux de chômage qui ne cesse de croître, un prix du pétrole constamment en hausse, des énergies alternatives qui, en attendant le vent, l’eau et le soleil, sont extrêmement polluantes, un abandon de l’EPR qui coûterait les centaines de millions d’euros que nous y avons investis, il serait peut-être plus sage de garder Flamanville. Et de ne démanteler les centrales que lorsque nous aurons installé en France assez d’éoliennes et de panneaux solaires. Pas avant.
Il demeure que, politiquement, M. Hollande se présente comme un candidat qui, sur ce plan, comme sur d’autres, n’a pas autre chose à dire pour le moment que ce que dit M. Sarkozy. Du coup, on devine pourquoi Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) le décrit comme un « capitaine de pédalo dans la zone des tempêtes », et pourquoi le ministre Luc Chatel le dépeint comme « Babar, le roi des éléphants qui endort les enfants ». Ces jugements à l’emporte-pièce valent ce que vaut la mise en scène des plateaux de télévision. Ils ne méritent pas la réaction quelque peu disproportionnée d’un Jack Lang qui, avec son ardeur coutumière, dénonce « une campagne ordurière » et « d’étranges convergences de l’insulte unissant le cabinet noir de l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ». M. Lang, pourtant, en a vu d’autres et, l’année prochaine, il en verra de vertes et de pas mûres. S’il veut nous faire croire que cette campagne doit se dérouler dans la sérénité et que les challengers de M. Hollande n’ont pas le droit de boxer contre le champion toutes catégories des sondages, il ne nous convaincra pas.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité