Emmanuel Macron a lancé ce mardi 11 janvier la première stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, alors qu'il avait fait de la lutte contre cette maladie une promesse de campagne.
En mars dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran avait mandaté la Dr Chrysoula Zacharopoulou, députée européenne et gynécologue, afin qu'elle coordonne l'élaboration d'une proposition de stratégie pour 2022-2025. Son rapport a été remis ce 11 janvier au président.
« Ce n'est pas un problème de femmes, c'est un problème de société. Alors il était temps que nous donnions à leur combat la visibilité d'une cause nationale », a indiqué le président dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux (cf. ci-dessous). Il y souligne aussi l'implication des professionnels de cette santé dans cette stratégie : « Les professionnels de santé doivent être formés à tous les niveaux pour mieux faire connaître et reconnaître la maladie, pour mieux utiliser les traitements disponibles. »
Première cause d'infertilité féminine
Garantir une prise en charge équitable sur tout le territoire et investir dans la recherche sont aussi des axes majeurs de la stratégie. « Mais ce n’est pas tout, écrit la Dr Chrysoula Zacharopoulou dans la préface du rapport. La prise en compte de toutes les dimensions de la maladie, ses conséquences sur la vie scolaire, la vie professionnelle, la vie sportive, la vie sexuelle et la fertilité font de cette stratégie un modèle unique en Europe et au monde. »
« C'est un problème de masse que personne n'évoque, c'est une souffrance majeure que personne n'entend. Et pourtant, elle touche une femme sur dix. Une femme sur dix est atteinte dans sa chaire, dans son quotidien, dans sa féminité, dans son désir de maternité par l'endométriose », a souligné le président, rappelant que cette maladie est la première cause d'infertilité féminine.
Un programme de recherche d'envergure
Actuellement, le délai avant d'obtenir un diagnostic d'endométriose est de sept ans. « C'est sept ans de trop. Alors il était temps de parler pour briser leur souffrance silencieuse. Il était temps d'agir pour faciliter l'accès aux soins, il était temps d'investir pour que les chercheurs explorent les causes de la maladie et découvrent les traitements adaptés », note Emmanuel Macron.
En ce sens, la stratégie vise à construire un programme national de recherche d'envergure sur l'endométriose. « Nous débloquerons des moyens à la hauteur des enjeux en nous appuyant sur France 2030 », précise le président, qui estime que ce projet placera « la France à la pointe de la recherche sur cette maladie ». Une cohorte à l'échelle nationale, voire européenne, sera mise en place afin d'étudier la fréquence, les facteurs et les conséquences de la maladie.
Pour garantir des soins de qualité sur l'ensemble du territoire, « chaque région doit identifier précisément des filières territoriales de soin avec au moins un centre de recours et d'expertise, poursuit le président. Ces centres seront des pôles de formation et de diffusion des connaissances en ville comme à l'hôpital. Ils agiront en lien avec les réseaux associatifs. » Les agences régionales de santé (ARS) vont lancer des appels à projets à cet effet.
Un comité de pilotage réunissant les différents acteurs concernés se réunira dans les semaines à venir à l'initiative d'Olivier Véran pour définir le plan d'actions et sa mise en œuvre. L'Élysée a souligné le caractère interministériel de cette stratégie, impliquant notamment les ministères de la Recherche et du Travail.
À l'occasion de ce lancement, une vidéo regroupant les témoignages a également été diffusée.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation