Chaque année, en Grande-Bretagne, des milliers de pacemakers sont enterrés avec leur propriétaire décédé. « Un gâchis », soupire Balasundaram Lavan, interrogé par la BBC. Cet entrepreneur, fondateur et directeur de l’ONG britannique Pace4Life, pense que de nombreux patients pourraient être sauvés si les appareils encore fonctionnels étaient envoyés dans les pays en développement.
Dans certaines régions du monde, le prix des dispositifs médicaux implantables est un obstacle majeur à l’accès aux soins : Balasundaram Lavan estime que 2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde, faute de pouvoir se les payer.
Son association veut donc mettre en relation les pacemakers du Nord avec les patients du Sud. Le projet consiste à obtenir le consentement des (futurs) défunts britanniques, à récupérer leurs appareils, à les stériliser, à les tester et enfin à sélectionner ceux qui disposent d’une batterie suffisante pour être encore utiles. Une fois ces tâches accomplies, Pace4Life veut envoyer le fruit de sa récolte dans les pays en développement.
Stérilité et performances : quelles garanties ?
Une approche qui ne plaît pas à tout le monde. De manière peu surprenante, Medtronic, l’un des leaders mondiaux du secteur des technologies médicales, désapprouve la réutilisation de ses pacemakers : « La stérilité ou la performance de l’appareil ne peut pas être garantie », a indiqué la société selon des déclarations rapportées par la BBC.
En France, les pacemakers sont soumis aux règles applicables aux dispositifs médicaux implantables actifs (DMIA). Ils ne peuvent pas être réutilisés, et doivent être détruits après avoir été retirés du corps de leur propriétaire. Ceci n’a pas empêché le Syndicat professionnel des thanatopracteurs indépendants et salariés de monter un projet similaire à celui de Pace4Life, Stimubanque.
Et qui sait si les choses ne sont pas appelées à évoluer ? Certains pays de l’Union européenne, comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, autorisent déjà la réutilisation des pacemakers, de manière très encadrée. Et de l’autre côté de l’Atlantique, l’Université du Michigan a lancé un projet baptisé « My Heart, Your Heart », dont l’objectif est d’obtenir l’approbation des autorités américaines et de lancer un essai clinique de grande ampleur sur le sujet.
Le projet de l’Université du Michigan est à destination des pays en développement. Mais si la réutilisation de pacemakers usagés est jugée sûre pour les patients du Sud, pourquoi ne le serait-elle pas pour les patients du Nord ?
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