Fuir la canicule n'est pas la seule (bonne) raison pour rechercher l'ombre. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) rappelle l'importance de se protéger des risques qu'entraîne l'exposition au soleil, dans un avis daté de mai, et rendu public ce 22 juillet.
L'avis du HCSP répond à une saisie de la direction générale de la santé (DGS) qui s'inquiète de l'augmentation de l'incidence du mélanome en France. Le nombre de nouveaux cas serait de 15 400 en 2017 en métropole ; avec une hausse de l'incidence entre 1980 et 2012 de 4,7 % chez les hommes, et 3,2 % chez les femmes. En 2017, 1 780 personnes seraient décédées d'un mélanome cutané, selon Santé publique France. De son côté, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) considère qu'en 2015, chez les trentenaires et plus, plus de 10 000 nouveaux cas de mélanomes étaient attribuables à l'exposition au rayonnement UV solaire.
Associer les messages de protection aux index UV
Le HCSP constate une relative méconnaissance par les Français des risques liés à l'exposition au soleil ; et des recommandations sanitaires qui « font peu voire pas du tout mention de l'index UV dans les messages pour le public ». « Des conceptions erronées des bénéfices et risques du soleil sont encore très répandues, la valorisation du bronzage a toujours cours », commente Daniel Bley, anthropologue, pilote du groupe de travail du HCSP.
Le Haut conseil recommande donc aux autorités de diffuser un message général à destination de toute la population, associant conseils de protection à l'échelle des index UV de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) simplifiée en 4 catégories.
Concrètement, lorsque le niveau de risque est faible (indices 1 et 2), aucune protection est requise. Lorsque le risque est moyen à élevé (indices 3 à 7), il est nécessaire de rechercher l'ombre entre midi et 16 heures, de porter des vêtements à manches longues, un chapeau à larges bords (et non une casquette) et des lunettes de soleil, et d'appliquer une crème solaire au minimum d'indice 30 + sur les zones découvertes. En cas de risque très fort (8 à 10), il faut « éviter de s'exposer » aux heures chaudes, et utiliser une crème d'indice 50. Enfin, en cas de risque extrême (11 et plus), toute exposition entre midi et 16 heures doit être « exclue ».
« L'utilisation de crème solaire doit intervenir en dernier lieu, pour protéger les parties du corps qui ne le sont pas », insiste Daniel Bley, alertant sur les effets négatifs d'une mauvaise utilisation de ces produits : faux sentiment de sécurité, pollution des eaux, exposition à des nanoparticules...
Attention aux plus vulnérables
Le HCSP devrait rendre au second semestre 2020 un travail sur les messages spécifiques à adresser aux populations les plus vulnérables ou exposées (comme les ultra-marins) mais il alerte d’ores et déjà sur l'importance de protéger les enfants, les personnes à peau claire, et les travailleurs en extérieur.
Le Haut Conseil devrait aussi diffuser des informations spécifiques à destination des professionnels de santé. « Adapter ses comportements aux indices UV prendra du temps, mais tous les relais doivent être mobilisés pour faire passer, années après années, ces petites musiques », considère Daniel Bley.
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