Près d’un milliard de personnes possèdent un profil Facebook et la moitié d’entre elles s’y connectent chaque jour. Cette impressionnante popularité témoigne-t-elle d’un accroissement du bien-être qui serait conféré par l’usage du réseau social ? Que nenni, répondent des auteurs américains et belges, les premiers à avoir examiné l’influence de Facebook sur le bonheur et la satisfaction.
Pour l’étude, Ethan Cross et coll. (Institut en recherche sociale, États-Unis et Belgique) ont recruté 82 jeunes adultes, cœur des utilisateurs habituels de Facebook, chacun possédant un compte d’utilisateur et un smartphone. Ils ont appliqué, une méthode de choix (« Experience Sampling ») pour évaluer en temps réel des émotions et des sentiments positifs : bonheur personnel, optimisme, bienveillance à l’égard des autres. On a ainsi mesuré pendant deux semaines le bien-être subjectif témoigné par les sujets, mis en rapport d’une part avec le temps passé sur Facebook et, d’autre part, avec les interactions directes et réelles avec d’autres personnes.
Besoin de connexion sociale
L’étude montre que plus les individus ont utilisé Facebook pendant le temps de l’étude, moins ils se sont sentis bien par la suite, à la fois en terme de bien-être immédiat et de satisfaction sur leur vie. Ainsi, on observe un déclin des coefficients de satisfaction au fil de la période des deux semaines, en proportion avec l’utilisation du réseau social. Et ce, quelle que soit l’importance de leur réseau. Par comparaison, les contacts avec d’autres personnes en face à face ou par téléphone n’ont pas le même effet. Au contraire, le contact direct augmente le sentiment de bien-être.
Comment le réseau social interagit-il avec le sentiment de bien-être, se sont interrogés Cross et coll. ? Ils observent que les individus ne vont pas plus souvent sur Facebook quand ils se sentent mal, par contre ils l’utilisent plus quand ils se sentent seuls. Ainsi, « la solitude et l’utilisation de Facebook apparaissent comme deux indices prédictifs indépendants d’un déclin du bien-être ».
« L’usage des réseaux sociaux modifie rapidement la façon dont les êtres humains interagissent. Mais si ces réseaux remplissent en surface un besoin de connexion sociale, cela ne rend pas nécessairement plus heureux », indiquent les auteurs. En particulier, cela ne remplit pas le besoin des connexions sociales. Même si l’étude est de petite taille, comparativement à l’usage extensif qu’il est fait de Facebook, ses conclusions vont dans le sens d’une « Facebook depression » déjà évoquée par des psychiatres américains.
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