L’éducation thérapeutique, une meilleure synergie de l’ensemble des acteurs de la chaîne de soins et les nouvelles technologies d’accompagnement sont, pour les participants au 2e Carrefour de l’Observance, les principaux leviers capables de modifier positivement le comportement des patients envers leur traitement.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, « la proportion de malades chroniques qui respectent leur traitement est en moyenne de 50 % dans les pays développés, et tout porte à croire qu’elle est encore plus faible dans les pays en développement ». Dans un récent rapport, l’OMS énonce même que « l’amélioration de l’observance aurait plus d’impact que n’importe quelle découverte pharmaceutique ».
En France, comme le souligne le Pr Daniel Sereni, chef du service de médecine interne de l’hôpital Saint-Louis et membre de la fondation Concorde qui s’est récemment penchée sur la question, « il y a une insuffisance de connaissances épidémiologiques et d’études d’impact médico-économique sur cette problématique ».
Si les taux d’observance diffèrent selon les pathologies, ils ne semblent jamais dépasser 80 %, même pour les maladies graves. Organisatrice de cette rencontre, la société Observia évoque de son côté des chiffres éloquents : dans notre pays, la non-observance coûterait chaque année 2 milliards d’euros, serait la cause d’un million de journées d’hospitalisation et entraînerait 8 000 décès.
Nouvelles approches
« Les médecins doivent savoir que les malades mentent souvent lorsqu’ils disent prendre leurs médicaments. » En citant cet aphorisme d’Hippocrate, le Dr Helen Mosnier-Pudar, diabétologue à l’hôpital Cochin, rappelle que le problème de l’observance a toujours existé, mais qu’il varie en fonction de nombreux déterminants (sexe, âge, chronicité de la pathologie, etc.) et que le concept ne cesse d’évoluer.
D’un comportement subi du patient face à l’autorité du médecin, le glissement s’est progressivement opéré vers un comportement choisi, fruit d’un choix concerté lui-même issu d’une négociation. Cette alliance qui est à la base de l’éducation thérapeutique (ETP) remet le patient au cœur du dispositif, lui permet d’augmenter ses connaissances, ses compétences et l’aide à changer de comportement.
H. Mosnier-Pudar insiste d’ailleurs sur les nouvelles approches en ETP qui consistent, entre autres, à « perturber le patient dans ses croyances lorsqu’elles ne sont pas fondées » et à « favoriser le désir en prenant en compte les besoins, intérêts et plaisirs du patient ». Cela n’est cependant possible que grâce à « une modification de posture de la part des soignants ».
Nouveaux outils
Parallèlement à l’introduction d’un nouveau mode de relation soignant-soigné qui prend en compte les différentes composantes de la réalité vécue par chaque patient (70 % de la non-observance serait volontaire), de nouveaux outils adaptés aux technologies de la communication sont apparus pour compléter cette démarche.
Si Sophia, la plateforme d’accompagnement (Internet et téléphone) des patients diabétiques développée par la CNAM et actuellement en expérimentation pour les malades asthmatiques est toujours controversée, l’utilisation du SMS pour améliorer l’observance a montré son efficacité, notamment dans le service de cardiologie de l’hôpital de la Timone à Marseille.
Plus globalement, une étude émanant du Commissariat général à la stratégie et à la prospective suggère qu’il est nécessaire de repenser l’ensemble du circuit du médicament et d’impliquer tous ses acteurs qui ont, chacun, leur part de responsabilité dans les usages non pertinents observés chez les patients.
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