Six personnes, dont trois soignants, sont décédées en une semaine de pneumonies provoquées par une légionellose au sein d'une clinique à Tucuman, dans le nord-ouest de l'Argentine, a annoncé le ministère provincial de la Santé ce 4 septembre.
Au total, 11 cas ont été recensés depuis le 18 août dans cette clinique privée de San Miguel de Tucuman, capitale provinciale, dont huit sont des soignants. Tous présentaient une pneumonie bilatérale, avec fièvre, myalgies, douleurs abdominales et dyspnée.
Parmi les personnes décédées, quatre avaient des comorbidités, dont une patiente de 70 ans, opérée pour un problème de vésicule biliaire, un patient de 81 ans hospitalisé dans un état grave sous assistance respiratoire, ou encore deux hommes de 64 ans et 48 ans. Les deux autres décès concernent des soignants. Aucun de leurs contacts n'a développé de symptômes.
Legionella pneumophila probablement en cause
L'origine de ces pneumonies bilatérales graves avait intrigué le corps médical local, d'autant que des examens initiaux avaient éliminé le Covid-19, la grippe, l'influenza de type A et B et les hantavirus (transmis par les rongeurs). Des échantillons avaient été transmis à l'Institut Malbran de Buenos Aires, la référence nationale en matière de maladies infectieuses.
Ce samedi 3 septembre, la ministre argentine de la Santé Carla Vizzotti, a annoncé que l'agent bactérien en cause « est la légionelle », ajoutant que le type précis, probablement Legionella pneumophila, était en cours d'identification. « Des mesures sont en cours dans la clinique pour identifier si l'agent bactérien est dans l'eau, et sur le réservoir accumulateur », afin de pouvoir « de nouveau utiliser la clinique sans aucun risque ». Il est précisé sur le site du ministère français de la Santé et de la Prévention qu' « il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse d’une personne à une autre » citant le centre national référence des légionelles.
La légionellose est une infection pulmonaire de forme modérée ou grave voire fatale, dont la contamination peut se faire par voie respiratoire par inhalation, à travers de l'eau ou de l'air conditionné, a-t-elle rappelé. Le traitement repose sur l'administration d'antibiotiques pendant plusieurs semaines voire mois.
De son côté, l'Organisation panaméricaine de la Santé (Paho) annonce dépêcher une équipe d'experts pour renforcer la surveillance, le contrôle de l'infection et les mesures au sein de la clinique, ainsi que pour identifier l'origine de l'épidémie. L'Organisation mondiale de la santé déconseille de prendre des mesures de restriction de voyage ou de commerce, en lien avec cet évènement.
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