Alors que les opérations de neutralisation des émanations de mercaptan de l’Usine Lubrizol de Rouen ont débuté depuis la nuit dernière, l’incident devrait être définitivement réglé dans les prochains jours. Selon la préfecture de Seine-Maritime, 12 tonnes de produit (sur un total de 36 tonnes) doivent être traitées ce mercredi avec une solution neutralisante (constituée d’un mélange d’eau, de soude et d’eau de javel) pour mettre fin aux émanations de gaz.
À ce jour, des prélèvements effectués par les sapeurs pompiers de Seine-Maritime dans des périmètres de 300 et 500 mètres autour de l’usine n’ont révélé aucune trace de mercaptan. La concentration étant en dessous du seuil de détection (environ 0,01 ppm). D’autres prélèvements menés par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) « en sortie de cheminée » montrent « une diminution sensible de la concentration de mercaptan », avec un taux inférieur à 20 ppm (contre environ 80 ppm lundi, en début d’incident).
Pour rappel, le seul des premiers effets cliniques constatés (larmoiements, irritation oculaire…) du mercaptan est d’environ 20 ppm après une exposition de 8 heures, le seuil olfactif étant de 0,002 ppm. À Rouen, « la circulation piétonne et routière qui avait été interrompue à proximité immédiate de l’usine à partir de 22 heures hier soir a été rétablie ce matin à 7h30 », indique la préfecture dans son communiqué.
Symptômes légers
Mardi, les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de l’Écologie ont confirmé que ces émanations de mercaptan constatés lundi dans plusieurs départements « ne présentent pas de risque pour la santé ».
Néanmoins, « certaines personnes plus sensibles ont pu ressentir les symptômes : maux de têtes, vertiges, irritations oculaires et respiratoires superficielles (en particulier pour les asthmatiques), nausées, voire vomissements », souligne le ministère de la Santé qui précise que ces symptômes « sans gravité » s’avèrent « passagers » et ne « nécessitent pas de prise en charge médicale particulière ».
Principe de précaution
Pour la députée écologiste européenne Michèle Rivasi, « le mercaptan n’est pas sans danger pour les populations critiques ». Selon la députée, « les autorités ont failli dans l’application du principe de précaution » en partant du principe que la concentration en gaz s’avérait suffisamment basse pour ne pas déclencher d’alerte.
Or, « il ne s’agit là que d’un calcul lié à une valeur limite d’exposition pour des individus bien portants », poursuit la députée écologiste qui doit être invitée ce soir au « Grand journal » de Canal +. Si Michèle Rivasi se dit « d’accord avec le fait qu’il ne faut pas provoquer des mouvements de panique injustifiés » au sein de la population, elle considère qu’« il faut aussi et surtout protéger les personnes les plus sensibles et notamment celles souffrant d’affections respiratoires et cutanées chroniques », pour lesquelles « ce genre d’expositions temporaires » constitue « un véritable calvaire. »
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