Les programmes de récupération améliorée après chirurgie (RAAC) n'ont pas fini de faire parler d'eux. Un récent rapport de l'Assurance-maladie a ainsi montré que la RAAC permettait de réduire d'environ quatre jours et demi la durée moyenne de séjour pour une chirurgie colorectale, et de trois jours celle d'une chirurgie de la hanche et du genou.
C'est ce que rappelle la Haute Autorité de santé (HAS), qui livre ses recommandations dans un rapport d'orientation pour améliorer et raccourcir la convalescence des patients.
Ainsi, la HAS préconise d'agir sur les facteurs qui peuvent ralentir la récupération : la douleur, le stress, la fatigue, les vomissements, la dénutrition, les sondes et drains, l'immobilisation ou les éventuelles complications.
« En agissant sur eux, il est possible d'écourter la durée d'hospitalisation sans augmenter le risque de retour à l'hôpital », explique la HAS.
Mais l'avant, le pendant et l'après-opération doivent aussi être surveillés. La Haute Autorité recommande ainsi de préparer le patient psychologiquement et physiquement avant l'intervention en l'informant des différentes étapes de celle-ci. Il s'agit par exemple de l'aider à améliorer sa condition physique en vue de l'intervention (exercices physiques, aide au sevrage tabagique ou alcoolique).
Rôle actif du patient
Durant l'opération, la HAS prône une adaptation de l'anesthésie (prise en compte des réactions individuelles à l'anesthésie, prévention des effets indésirables en limitant la morphine, par exemple) mais aussi des techniques chirurgicales peu invasives, qui réduisent l'usage des sondes et des drains notamment.
Enfin, après l'opération « il faut encourager le patient à se lever et se réalimenter précocement, tout en continuant à privilégier des associations d'antidouleurs sans morphine », selon la Haute Autorité de santé.
Une fois apte, le patient pourra alors rentrer à son domicile, où il pourra poursuivre sa convalescence « dans les meilleures conditions de soins et de suivi ».
La HAS insiste aussi sur les paramètres humains et organisationnels qui conditionnent la réussite de ces programmes, et notamment la coordination de la médecine de ville avec l'établissement qui opère.
« Des protocoles de soins doivent être déclinés pour tenir compte des spécificités de la pathologie et de l'intervention chirurgicale, conclut la HAS. Le patient doit avoir un rôle actif et participer à chaque étape de son opération avec les professionnels. »
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