IL N’EST PAS du tout certain que le président sortant aura le temps de faire adopter par le Parlement tous ses nouveaux projets, d’autant que le nouveau Sénat de gauche s’y entendra pour en ralentir le rythme. En revanche, ses concurrents ne peuvent pas se contenter de miser sur la seule impopularité du président sortant pour que les nouvelles réformes tombent aux oubliettes. La TVA sociale est considérée comme très impopulaire et donc comme un autre boulet que M. Sarkozy s’attache au pied. Il n’empêche qu’elle s’adresse au problème de la croissance de nos entreprises, donc à celui du chômage et à celui de nos déficits publics. La combattre aujourd’hui, c’est se priver demain d’un instrument qui pourrait devenir indispensable quand nous aurons épuisé les autres pistes fiscales.
La taxe sur les transactions financières, dite taxe Tobin, du nom d’un prix Nobel de l’économie, embarrasse la gauche, bien obligée qu’elle est d’en approuver le principe. Elle constitue un outil remarquable de régulation des mouvements financiers et rapporterait beaucoup d’argent, 55 milliards dit-on, à des États très appauvris. Il est certes facile de démontrer que la France seule ne peut l’adopter et qu’elle doit être mise en vigueur par l’ensemble de l’Europe. M. Sarkozy explique que notre pays doit donner l’exemple et que, si l’on s’en tient à des pourparlers interminables, la taxe Tobin ne verra jamais le jour.
Un risque de délocalisation.
Le président n’est pas incohérent : il a pris le soin de ménager Angela Merkel en allant la voir lundi à Berlin. La chancelière a sûrement des scrupules à s’engager dans une voie dont elle ne conteste pas les retombées positives mais dont elle sait que, si le chef de l’État français la réclame ardemment, c’est parce qu’il y trouve un avantage électoral. L’expérience la plus récente a montré que les Allemands ne cèdent pas aux sirènes françaises quand les solutions que nous leur proposons leur semblent inspirées par la facilité. C’est ainsi qu’ils ont refusé la mutualisation des dettes et l’élargissement du rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans le crédit. Il ne s’agissait pas pourtant de faire une fleur à M. Sarkozy, mais de sauver la zone euro. On s’en est tenu à la convergence des politiques économiques et budgétaires des pays de la zone, ce qui est une fort bonne chose mais n’a pas rassuré les marchés. Soudain gagnée par l’exubérance au tout début du mois de janvier, la BCE, sortant du rôle qui lui est encore assigné, a prêté, au taux de 1 %, quelque 489 milliards d’euros aux banques européennes privées. Loin de s’en servir pour fluidifier le crédit aux entreprises, les établissements se sont hâtés de... les replacer à la BCE au taux de 0,25 % !
IL NE TIENT QU’À HOLLANDE DE PRÉSENTER UN PROJET CONCRET
La taxe Tobin comporte le risque, si elle n’est pas appliquée par tous, de favoriser les délocalisations : on préférera réaliser des transactions financières là où elles ne seront pas taxées. Bref, si M. Sarkozy n’obtient pas une application de la mesure à l’Europe, il prendra un risque important. François Hollande lui reprochera sans doute de soumettre son action à ses seuls intérêts électoraux, mais c’est un argument qui a cours dans toutes les campagnes. L’opinion se moquera des effets, bons ou mauvais, d’une mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières ; elle n’y verra, comme Eva Joly, qu’une excellente mesure. Quoi qu’il en soit, M. Sarkozy apparaît, conformément à sa stratégie, comme l’homme qui gouverne jusqu’au dernier jour, ce que personne, objectivement, ne peut lui reprocher, surtout dans une période, certes électorale, mais aussi extrêmement troublée et alarmante. Si les sondages tendent à indiquer un resserrement de l’écart entre lui et M. Hollande, est-ce parce que le chef de l’État agit ? Est-ce parce que le candidat du PS ne dit rien de très substantiel sur le fond, c’est-à-dire l’emploi et la dette (probablement parce que ses propres recettes aggraveraient l’austérité) ? Est-ce parce que l’idée selon laquelle les Français se demandent s’ils peuvent ajouter à la crise un changement politique majeur dans le pays, et donc un trouble de plus à surmonter ? Le président sortant continue à buter sur son impopularité et un insuffisant report des voix au second tour. Une chose est sûre : il ne dépend que de François Hollande de s’affirmer publiquement non plus par des piques contre M. Sarkozy mais par un programme pour réduire la dette et relancer l’emploi.
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