Pour Roselyne Bachelot, la grippe A(H1N1)v aura été l’occasion d’une exposition médiatique d’abord valorisante puis rapidement péjorative. Sa malchance, si l’on peut dire, aura été que la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. La pandémie a été peu sévère dans notre pays, avec au total 1 334 cas graves et 312 décès. La ministre, en commandant d’emblée 94 millions de doses de vaccins, a voulu, certes, appliquer le principe de précaution et suivre les recommandations des experts. Mais sa précipitation a nourri tous les soupçons tandis que l’organisation de la vaccination (avec le ministère de l’Intérieur) donnait prise à des critiques de tous bords. Surtout, péché capital souligné par les syndicats mais aussi, entre autres, par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, elle a écarté au départ les généralistes, ne reconnaissant que tardivement, à la fin de 2009, qu’elle avait besoin des médecins.
Les conséquences de cette crise sont encore à mesurer. L’échec de la campagne est avéré : avec seulement 5,3 millions de vaccinés, la couverture a été largement insuffisante, même dans les groupes à risques. Et le rétablissement de la confiance dans la vaccination risque d’être long. Que se passera-t-il si la France est touchée par une pandémie grave ?
Santé sexuelle à l’ère du numérique : des opportunités à saisir
Covid long : la physiopathologie est polymorphique chez les patients non hospitalisés
Grippes zoonotiques : le HCSP recommande une stratégie « maximaliste »
La perturbation stromale, nouveau biomarqueur des cancers du sein agressifs