Les groupes régionaux d’observation de la grippe ferment leurs portes après 30 années de bons et loyaux services. En cause des négociations avec l’Institut de veille sanitaire (InVS) jugées insatisfaisantes. Depuis 2007, les travaux pour la restructuration du réseau étaient engagés, l’InVS désirant mutualiser le réseau des GROG composé de « vigies » : médecins généralistes, pédiatres, virologues et pharmaciens de toutes les régions de France avec le réseau Sentinelles animé par l’INSERM et l’université Pierre-et-Marie-Curie.
Le GROG a décidé de cesser ses activités de surveillance, à l’issue de deux assemblées générales en juin dernier et après un important travail de concertation avec l’InVS et le réseau Sentinelles. « Les membres du GROG ne se sont malheureusement pas reconnus dans le nouveau projet mis en place par l’InVS », a déclaré le Dr Emmanuel Debost, président du réseau GROG et médecin généraliste en Bourgogne, qui, personnellement, était favorable à la fusion. Cette décision a entraîné l’arrêt du financement apporté par l’InVS et le licenciement de cinq personnes, « une séparation douloureuse, car les personnes étaient présentes depuis 30 ans », a expliqué le Dr Debost.
La surveillance de la grippe sans les GROG
Le réseau GROG effectuait une surveillance de la grippe ainsi que d’autres virus, tels que le rhinovirus, et réalisait des prélèvements nasopharyngés afin d’identifier les différentes souches et suivre leur évolution grâce à un maillage territorial de « vigies ». Le réseau Sentinelles recueille, lui, par Internet les données des médecins des différentes régions mais ne possède pas de structure régionale.
Le nouveau plan proposé par l’InVS perd sa dimension régionale et surtout ses médecins de terrain. De fait, les prélèvements nasopharyngés seront moins nombreux. « Les virologues sont inquiets. Des prélèvements avant, pendant et après les épidémies sont nécessaires pour étudier l’évolution du virus et prévoir les nouvelles vagues épidémiques en région », précise le Dr Debost. L’association n’a cependant pas été dissoute : « On la préserve au cas où », poursuit le médecin.
240 médecins généralistes sur le pont
Le réseau Sentinelles joint par téléphone s’est exprimé sur la décision du GROG. « Leur décision va changer la structure, on le regrette car nous étions complémentaires. Mais nous respectons leur choix », a déclaré Thierry Blanchon, directeur du réseau Sentinelles. Il précise toutefois que la surveillance de la grippe restera efficace : « Nous nous sommes préparés avec l’InVS à la saison », poursuit-il. Le dispositif dispose d’un budget d’un peu moins de 600 000 euros et 240 médecins généralistes ont été recrutés pour la première année. « Le réseau est fiable, on l’étoffera les années suivantes », précise Jean-Claude Desenclos, le directeur scientifique adjoint de l’InVS.
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