Les services d’urgence de l’AP-HM ont été saturés pendant plusieurs semaines, tout comme les services dédiés aux maladies infectieuses. « La grippe nous aura permis de travailler sur cette filière à la Timone », assure le Pr Philippe Parola.
Confrontés à une épidémie de grippe très importante, les hôpitaux marseillais se sont adaptés. PACA a été l’une des régions les plus touchées après le Limousin et Midi-Pyrénées. « Depuis le début de l’épidémie, assurait-on à l’ARS en début de semaine, 4 000 personnes se sont rendues dans un service d’urgence pour un syndrome grippal. Parmi elles, 300 ont été hospitalisées. Et 79 cas de grippe ont été admis dans un service de réanimation et signalés à l’ARS PACA : 48 sont toujours hospitalisés et 6 sont décédés. »
Tous les services des urgences se sont trouvés rapidement saturés. Et les services de médecine infectieuse ont tourné à plein régime. À l’hôpital de la Timone, cette épidémie de grippe a permis de tester le nouveau service de maladies infectieuses aiguës de 10 lits, destiné à prendre en charge les patients fébriles des urgences, en attendant l’ouverture de l’IHU (Institut hospitalo-universitaire) du Pr Didier Raoult. « Nous avons ouvert cette petite unité de 10 lits pour commencer à travailler sur cette filière infectieuse et recevoir des patients grippés, potentiellement contagieux dans des box tout seuls et avec un protocole adapté pour éviter la contagion, explique le Pr Parola, chef de ce service. Depuis l’ouverture il y a 3 semaines, nous avons été plein avec 100 % de patients grippés, présentant des pathologies surajoutées la semaine dernière. D’autres services comme la gériatrie et le service post-urgences ont dû sanctuariser une partie de leurs lits pour les patients grippés. »
Éviter la contagion à l’hôpital, un premier défi
Le Pr Parola souligne aussi la difficulté d’éviter la contagion au sein même des services concernés. L’AP-HM aurait compté 50 cas de grippe « hospitalière ». « Éviter les épidémies au niveau des établissements pour la grippe, la rougeole, ou la diarrhée demande une gestion professionnelle, avec des procédures très codifiées. Ce sera la philosophie de l’IHU. »
À l’hôpital Sainte-Marguerite, au plus fort de l’épidémie, « lorsque 25 cas de grippe simultanés ont été diagnostiqués en même temps, explique le Pr Pierre-Edouard Fournier, président du comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin), on a pu voir que certains de ces patients ont été contaminés par d’autres au sein de l’établissement. » Du coup, des circuits spécifiques ont été mis en place dans les services d’urgences pour limiter cette contamination.
Aujourd’hui, l’épidémie donne des signes d’essoufflement. « Depuis trois jours, assure le Pr Parola, c’est plus fluide, notamment dans notre service.Mais dans les services de gériatrie, où il faut gérer des patients âgés grippés avec souvent des polypathologies, cela reste plus compliqué. » En PACA, la mortalité a augmenté en janvier de 14,8 % pour les personnes de plus de 85 ans.
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