Hausse de l’incidence des hémopathies malignes entre 1980 et 2012

Publié le 10/10/2013
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Crédit photo : PHANIE

L’évolution des outils diagnostiques et la rigueur du travail des registres de cancers ont amélioré le classement des hémopathies malignes par sous-types histologiques. On peut ainsi connaître avec plus de précision leur incidence. L’InVS publie une étude sur l’incidence des hémopathies malignes entre 1980 et 2012.

Le réseau des registres des cancers Francim, le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa) publient pour la première fois les données d’incidence des hémopathies malignes (HM) selon 15 sous-types histologiques, entre 1980 et 2012.Compte tenu de l’évolution des classifications, les possibilités de comparaison entre les périodes sont limitées.

35 000 nouveaux cas en 2012

En 2012, le nombre des nouveaux cas des HM en France est estimé à 35 000 (19 400 chez l’homme et 15 600 chez la femme), soit un dixième des nouveaux cas de cancer (355 000). Avec des taux d’incidence standardisée inférieurs à 6 %, ces maladies restent toutefois considérées comme des affections rares lorsqu’elles sont étudiées par sous-types histologiques.

Les 2/3 des cas des HM sont des hémopathies lymphoïdes. Les 4 HM les plus fréquentes sont : le myélome multiple/plasmocytome (4 888 nouveaux cas), la leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique 4 464), le lymphome diffus à grandes cellules B (4 096) et les syndromes myélodysplasiques (4 059), représentant 50 % des nouveaux cas en 2012. Par ailleurs, plus de la moitié des cas des HM surviennent après 60 ans.

Pour 9 des 15 sous-types d’HM, le nombre des nouveaux cas a augmenté, mais dans des proportions très variables.

Les myélomes multiples/plasmocytomes présentent la plus forte augmentation entre 1980 et 2012 (3 000 nouveaux cas supplémentaires). Pour 3 des 4 sous-types d’HM les plus fréquents, on observe une augmentation dans le temps du taux d’incidence standardisé de 1 % à 2 % par an : myélome multiple/plasmocytome, leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique et lymphome diffus à grandes cellules B. L’augmentation est également perceptible pour les leucémies aiguës myéloïdes, le lymphome folliculaire et le lymphome de la zone marginale.

L’augmentation du nombre des cas de certaines HM est rapportée à trois causes : l’amélioration du diagnostic, le vieillissement de la population et dune exposition à des facteurs de risque non encore clairement établis.

Facteurs de risque

« En effet, les prédispositions génétiques et les facteurs de risque avérés des hémopathies malignes n’expliquent aujourd’hui qu’une faible partie de l’incidence estimée », lit-on dans le rapport.

Certains facteurs de risque sont évoqués : exposition aux radiations ionisantes, exposition aux pesticides, traitements cytotoxiques et certains virus.

Une étude de l’InVS (juillet 2006) montrait que les hémopathies lymphoïdes (myélomes et lymphome de Hodgkin exclus) « étaient des cancers à surveiller étroitement, compte tenu des liens suspects ou établis avec l’environnement. »

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr