François Hollande a créé la surprise jeudi 1er décembre en annonçant qu'il ne briguerait pas un second mandat à l'Élysée. Mais avant de donner sa décision dans une courte allocution télévisée, le chef de l'État a défendu son bilan, mettant à son actif plusieurs réformes dont la préservation des effectifs à l'école, la réforme territoriale, le mariage pour tous, la transparence de la vie publique, l'engagement des forces armées françaises dans les zones de conflit…
Le président de la République s'est surtout targué d'un bilan social flatteur, reprenant des formulations chères à Marisol Touraine. « Les comptes publics sont assainis, la Sécurité sociale est à l’équilibre et la dette du pays a été préservée », a-t-il déclaré. François Hollande s'est félicité d'avoir « conforté » le modèle social français. « Je l’ai même élargi pour permettre à ces travailleurs qui avaient commencé très tôt leur vie professionnelle de partir plus précocement à la retraite. J’ai fait en sorte qu’à chacune et à chacun puisse être accordée une complémentaire santé. »
Au moment d'annoncer son renoncement, le chef de l'État a épinglé le programme de François Fillon, tout juste investi en tant que candidat de la droite et du centre. « J'estime que son projet met en cause notre modèle social et nos services publics sans aucun bénéfice pour notre économie et avec un risque d'aggravation des inégalités. »
Déplorant les résultats tardifs sur la baisse du chômage, François Hollande n'a exprimé qu'un « regret » : « avoir proposé la déchéance de nationalité ».
Ligne sociale-démocrate
Le renoncement de François Hollande a ouvert le champ des possibles pour les nombreux prétendants à la primaire de la gauche. Plusieurs personnalités ont déjà officiellement déclaré leur candidature (ils peuvent le faire jusqu'au 15 décembre). Manuel Valls est dans les starting-blocks et devrait officialiser rapidement sa candidature.
La ministre de la Santé n'exclurait pas non plus de se lancer dans l'aventure. Le Dr Claude Pigement, ancien responsable santé du PS et proche de la ministre de la Santé, accrédite cette hypothèse. « Marisol Touraine est légitime pour incarner une vision sociale-démocrate à la primaire, nous confie-t-il ce vendredi. Il y a aujourd'hui un espace politique et idéologique entre Manuel Valls, qui a une vision sociale libérale républicaine et la ligne plus souverainiste d'Arnaud Montebourg et des frondeurs. » Sans compter que la primaire à gauche manque de femmes…
Fidèle à François Hollande depuis le début de son mandat, fortement pressentie pour être sa directrice de campagne avant qu'il ne renonce, la ministre de la Santé profitera-t-elle de cette nouvelle séquence pour mettre en avant son bilan social qu'elle estime être la principale réussite de l'équipe gouvernementale notamment sur la santé (tiers payant, régulation des dépassements, aides à l'installation, plans de santé publique, complémentaire pour tous…) ? Prendra-t-elle le risque d'ajouter de la complexité à une situation qui n'en manque pas ?
En cas de remaniement lié à l'entrée en campagne de Manuel Valls, Marisol Touraine pourrait également prendre du galon au sein du gouvernement.
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