LA FRANCE qui, culturellement, a toujours privilégié le soin à l’éducation thérapeutique, a un vrai retard à rattraper. Les pneumologues pourraient bien donner l’impulsion dans ce secteur, grâce à la forte motivation de quelques-unes.
Les ARS vont changer la donne.
L’échec des soins traditionnels dans les maladies chroniques s’explique en bonne partie par les patients non observants. « Le Centre d’éducation thérapeutique de Bordeaux Aquitaine (CETB) est une association loi 1901, ayant entre autres vocations celle de former les professionnels aux maladies chroniques. Or dans notre expérience, l’éducation thérapeutique des asthmatiques permet une réduction de 80 % des hospitalisations. En dépit de ces bons résultats, le financement de cette éducation pose un véritable problème car son coût a reposé uniquement et pendant longtemps sur les budgets des hôpitaux et des réseaux de soins. En effet, il n’y a pas d’acte prévu et donc pas de financement prévu. Avec l’arrivée des agences régionales de santé (ARS), on se dirige probablement vers des fonds communs d’intervention régionaux, avec des expériences dans les maisons de santé pluridisciplinaires, de paiements au forfait. Depuis la loi de juillet 2009, l’éducation thérapeutique est intégrée dans le parcours de soins et elle est prescrite. Elle est donc bien du registre du professionnel de santé. Elle regroupe trois aspects distincts : les programmes autorisés (les plus avancés), ainsi que l’accompagnement et l’apprentissage, pour lesquels il manque encore les décrets d’application », souligne le Dr Sapène.
La pneumologie, spécialité pionnière.
Entre les écoles de l’asthme (au nombre de 120 aujourd’hui), le Comité des maladies respiratoires et les centres de réhabilitation, la pneumologie a toujours fait office de précurseur. « Sur l’ensemble des 1 805 programmes autorisés en France en 2011, on compte 216 programmes respiratoires, soit 12 %, portant sur l’asthme, la BPCO, l’insuffisance respiratoire, la mucoviscidose, la BPCO et le syndrome d’apnées du sommeil (31 % pour le diabète). En Aquitaine, par exemple, on compte dix-sept programmes autorisés. Je ne saurais trop encourager mes confrères à s’y intéresser, car notre spécialité s’y prête bien et qu’il est facile de se former par le biais des diplômes universitaires et des formations médicales continues. Enfin, l’avenir de l’éducation thérapeutique est le multidisciplinaire et la multipathologie – en coopération avec le médecin traitant – car de plus en plus de patients concernés auront besoin de passer d’un programme d’éducation thérapeutique à l’autre », conclut le Dr Sapène.
D’après un entretien avec le Dr Marc Sapène, pneumologue à Bordeaux.
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