« Ce n’est pas le procès de la mésothérapie » mais celui « de la mésothérapie sale », avait déclaré à l’issue de l’audience de février dernier l’avocat des six patients infectés entre 2006 et 2007 par une mycobactérie atypique et qui avaient décidé de porter plainte contre le médecin généraliste qui avait réalisé les séances de mésothérapie à visée esthétique.
Le tribunal de grande instance de Paris qui a rendu son jugement lundi a condamné la mésothérapeute à verser au total près de 137 000 euros de dommages et intérêts aux six plaignants, 5 femmes et un homme. Le tribunal a en outre condamné le médecin à verser près de 133 000 euros à l’assurance-maladie.
Mise en cause du fabricant
Le distributeur du matériel utilisé, mis en cause par le médecin du fait de l’absence de notice, a été condamné à garantir 30 % du montant des condamnations prononcées à l’égard de la généraliste.
Pour deux des patientes, le tribunal a condamné le médecin à verser des provisions, en attendant que leur état soit consolidé et leur préjudice définitivement établi. L’avocat des plaignants, Me Emmanuel Ludot, s’est réjoui que l’on « puisse fixer une ligne jaune pour éviter les dérives de la médecine esthétique ».
L’une des victimes, prénommée Catherine, âgée d’une cinquantaine d’années, avait expliqué en marge de l’audience qu’elle avait dû subir plusieurs opérations en raison d’abcès qui lui ont causé « 110 cicatrices affreuses ». Le tribunal lui a accordé une provision de 50 000 euros.
L’affaire avait été révélée en 2007 à la suite de la survenue d’une quinzaine de cas d’infections cutanées dont plusieurs avaient dû être traités chirurgicalement ce qui avait conduit le Dr Laurent Lantieri à sonner l’alarme. Les autorités avaient, à cette occasion, recommandé un rappel des règles d’hygiène en la matière notamment lors des formations.
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