Les derniers chiffres des interruptions volontaires de grossesse (IVG) révèlent une légère augmentation en France en 2018, a indiqué la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) dans son dernier bulletin. Cette hausse ne doit toutefois pas masquer une « hétérogénéité de situations » qui a poussé la ministre de la Santé à prendre des « mesures concrètes », selon un communiqué du ministère. Objectif : améliorer l'accès rapide à l'IVG sur l'ensemble du territoire.
De fait, une étude commandée par la ministre aux agences régionales de santé (ARS) a mis en évidence un délai moyen de 7 jours entre le premier contact établi avec un professionnel de santé et la réalisation d'une IVG. S'il n'existe « pas de zone blanche », des territoires sont en tension « dans la majorité des régions », lit-on dans le communiqué. La ministre a donc proposé un certain nombre de mesures concrètes. Parmi celles-ci, l'IVG devra être inscrite comme action prioritaire de la formation continue des médecins et sages-femmes ; un « annuaire exhaustif de l'offre d'IVG », régional et actualisé, devra être mis en place. L'accès à l'IVG sera enfin « un critère d'évaluation des hôpitaux dans les contrats d'objectifs les liant aux ARS ».
3 % de plus en 2018
Quelque 224 300 IVG ont été pratiquées en 2018, dont 209 500 en métropole. Soit 3 % de plus qu'en 2017 (217 786). Cette hausse est néanmoins à relativiser, invite la DREES, rappelant que le nombre d'IVG varie depuis 2001 entre 215 000 et 230 000.
Le taux de recours (nombre d'avortements rapporté au nombre de femmes), lui, s'établit à son maximum depuis 1990, à 15,4 IVG pour 1 000 femmes (vs 14,8 en 2017). L'indice conjoncturel d'avortement (qui représente le nombre moyen d'IVG que connaîtrait une femme au cours de sa vie) est aussi en très légère augmentation, jusqu'à 0,56 en 2018 (vs 0,53 en 2017 et 0,52 en 2016).
Différences territoriales persistantes
L'année 2018 confirme les tendances par âge déjà perceptibles en 2017. L'avortement reste plus fréquent – mais stable – chez les 20-24 ans (27,3 IVG pour 1 000 femmes). Sa fréquence diminue chez les plus jeunes (6 pour 1000 chez les mineures, vs 10 pour 1000, entre 2000 et 2013) et augmente légèrement chez les plus âgées.
Les différences territoriales persistent : le taux de recours varie du simple au double en métropole (de 10,9 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en Pays de la Loire à 22,0 pour 1 000 en Provence-Alpes-Côte d'Azur). Les taux les plus élevés se retrouvent en Outre-mer, en Ile-de-France et dans le Sud-Est, où ils dépassent 17 IVG pour 1 000 femmes, voire 35 IVG pour 1 000 femmes en Guyane et Guadeloupe.
Ce sont aussi ces départements d'Outre-mer qui concentrent les IVG les plus tardives, entre 12 et 14 semaines d'aménorrhée, souvent le reflet de difficultés d'accès aux soins. Ces IVG représentent 16 % des IVG à Mayotte contre 2 % à 11,7 % en métropole selon les départements, avec une moyenne nationale de 5,3 %.
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