LORS D’UNE récente rencontre des Asclépiades, organisée par « Décision Santé » et Janssen-Cilag, Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris et président délégué du conseil d’administration de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), a fait part de sa vision de l’avenir du système de santé et de protection sociale.
S’il ne remet pas en cause la politique territoriale qui sous-tend en grande partie la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), Jean-Marie Le Guen fustige en revanche le côté « fourre-tout » du texte, ainsi qu’une « mise en place laborieuse » et des fondements basés sur des « principes étatiques et bureaucratiques » qui lui paraissent incompatibles avec son propre attachement à un « transfert global des compétences ». Pour le député socialiste, le problème est que le pouvoir en place « n’a rien compris à la problématique du monde hospitalier qui avait été déjà passablement déstabilisé par la mise en place de la T2A [tarification à l’activité] , ainsi que par celle de l’organisation des pôles ». Les nouvelles ARS (agences régionales de santé), auxquelles il trouve un intérêt certain, ne masquent pas, selon ses dires, « la pusillanimité de ces mesures alors que se profile une crise majeure du système de santé dans les 3 ou 4 ans à venir ».
Pour un « compromis social ».
Interpellé sur les menaces de lourdes restructurations qui pèsent sur l’AP-HP, Jean-Marie Le Guen rappelle qu’il ne rejette pas « le principe nécessaire de planification territoriale » mais souligne qu’il n’est pas souhaitable de faire de cette entité « une institution moyenne dissoute dans le territoire ». « Cette banalisation comporte des risques pour les personnels et les patients », estime-t-il. Le fait que « 50 % de la recherche nationale s’effectue au sein de l’AP-HP », mais aussi que « des populations riches ou au contraire très pauvres – et en grand nombre – y sont soignées » fonde la singularité de l’institution dans le paysage hospitalier français.
Quant au déficit de la Sécurité Sociale, il est, pour Jean-Marie Le Guen, en grande partie conjoncturel. S’y attaquer doit « servir à restructurer fortement l’offre de soins à l’intérieur d’une recherche constante du consensus et non de la rupture ». L’exemple de « la gestion beaucoup trop rigide du problème de la pandémie grippale » lui permet ainsi de dire qu’ « on ne doit pas faire de politique avec une crise sanitaire ». La question des retraites qui a récemment créé un flottement perceptible au sein de sa propre formation politique ne relève pas, enfin, à son sens, « uniquement d’un problème financier ». Le député de Paris appelle de ses vux « des contreparties sociales sur la pénibilité et le travail des seniors » en échange d’un allongement probable de la durée des cotisations. Il conclut que « sur toutes ces problématiques, il est impératif de trouver un compromis social en lieu et place d’une réforme unilatérale ».
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