Le projet de loi est débattu à partir de demain en séance. Quels sont les principaux reproches de l’UMP ?
C’est une loi fourre-tout qui ne va pas du tout dans le sens d’une réorganisation du système de santé. Il y manque les réformes structurelles dont le pays a besoin, tant à l’hôpital qu’en ville.Il faut réformer totalement la carte hospitalière et la mettre en conformité avec la médecine ambulatoire. Il faut que la santé marche sur ses deux pieds. De plus, on ne peut pas continuer à dépenser autant.
Personne ne veut de cette loi. En 40 ans, je n’ai jamais vu le monde médical dans une telle ébullition. Même la jeunesse est vent debout ! Comme ça n’allait pas, le gouvernement a modifié son texte. Deux jours avant son passage en commission, il l’a encore à moitié réécrit. Dans la foulée, on a appris que le texte serait examiné selon la procédure accélérée. On se fout du monde, c’est un déni total de démocratie. Comment voulez-vous que les professionnels de santé aient confiance dans ce texte bringuebalant ? On nous dit que cette loi est faite pour les patients ; mais jamais on ne fera une loi de santé sans les médecins.
Vous demandez toujours son retrait ?
Évidemment ! Déjà, je ne suis pas certain que la gauche soit si unie que cela sur ce texte. Il y a des socialistes qui nous disent en catimini que certains points devraient être réécrits. Ils s’estiment blousés par le gouvernement. Ils seront unis en façade mais n’en pensent pas moins. Quant à l’UMP, elle est totalement unie, il ne manquera pas une voix contre ce texte.
Les salles de shoot révoltent tout le monde. Le tiers payant généralisé imposé fait l’unanimité contre lui. Il doit être volontaire. Même si le système est voté, il ne sera jamais applicable. Il y a des problèmes techniques toujours insolubles, jamais les médecins ne seront payés en 7 jours. C’est un réel mensonge.
Dans un tweet, votre collègue UMP Arnaud Robinet a comparé la ministre à une « MST ». Vous le condamnez ?
Ça me fait rire. Ceux d’en face devraient se souvenir des vacheries assassines qu’ils ont lancées à Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand en leur temps. Revenons au débat d’idées. Ce projet de loi est très mauvais, il a besoin d’être revu en totalité. Donnons-nous six mois, discutons-en sérieusement, et vous verrez qu’on aboutira à une très bonne loi, acceptée par tous.
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