L’HTA est le principal contributeur, modifiable, aux lésions cérébro-vasculaires et la contrôler permet d’éviter ou de retarder l’entrée dans la maladie neurodégénérative. C’est le principal message développé lors d’une nouvelle campagne du Comité français de lutte contre l’HTA (CFLHTA). « Quand l’hypertension fait perdre la tête », relayée sur www.comitehta.org où l’on peut télécharger la nouvelle plaquette du comité, met l’accent sur les liens entre HTA et maladie d’Alzheimer.
Si le risque d’accident vasculaire cérébral d’un patient hypertendu est bien connu, celui des effets de l’HTA sur la mémoire l’est beaucoup moins. Il est pourtant parfaitement documenté. Ainsi, les lésions des petites artères cérébrales provoquent la perte de certaines fonctions cérébrales comme la mémoire ou les capacités de raisonnement.
« Elles favorisent aussi, décrit le Pr Olivier Hanon, chef du service de gérontologie à l’Hôpital Broca (Paris), président de la Société française de gériatrie et de gérontologie, la formation de plaques amyloïdes intracérébrales, responsables de la maladie d’Alzheimer ».
Seulement 30 % de patients hypertendus sont traités
Mieux contrôler l’HTA permet donc de vivre en meilleure santé, sans dépendance. « Or l’objectif des 70 % de patients hypertendus contrôlés pour 2015 est bien loin d’être atteint, faute de cohérence des décisions des Autorités de Santé, retrait de l’ALD ou injonctions à moins prescrire », regrette le Pr Jean-Jacques Mourad, ancien président du CFLHTA, hypertensiologue à l’Hôpital Avicenne (Bobigny).
L’inobservance (pour les patients) ou les difficultés de titrage (pour les médecins) ont souvent raison des meilleures résolutions et recommandations (en 12 points de la Société Française d’HTA de 2013 notamment).
D’après la toute dernière enquête FLAHS (French league against hypertension survey) que présentait le Pr Xavier Girerd, cardiologue (Pitié-Salpêtrière à Paris), vice-président de la Fondation pour la recherche sur l’HTA, la proportion d’hypertendus traités plafonne à 30 % et à peine la moitié (49 %) sont contrôlés.
Parmi les patients traités, 49 % prennent des antagonistes de l’angiotensine (ARA2), 35 % des diurétiques, 33 % des beta-bloquants.
À noter depuis 2007, une nette augmentation de l’usage des associations fixes et des IEC (au détriment des ARA2, sur forte incitation des pouvoirs publics…) ; 70 % des patients traités le sont avec une bithérapie recommandée.
Dans la moitié des cas
Enfin, au questionnaire de plainte cognitive proposé pour cette édition 2014 de l’enquête, 34 % des personnes ayant fait un AVC, logiquement la situation la plus défavorable, présentent un trouble de la mémoire ; « des perturbations, qui justifieraient un bilan, observées plus fréquemment quand la pression artérielle n’est pas contrôlée (versus contrôlée) », signale-t-il.
« La moitié des cas de maladie d’Alzheimer sont potentiellement attribuables à des facteurs de risque vasculaire (HTA en tête, diabète, tabagisme, surpoids et/ou inactivité physique) et traiter une HTA réduirait de 55 % le risque de survenue d’une démence », rapporte le Pr Hanon. Et le Pr Bernard Vaïsse, cardiologue à l’Hôpital de la Timone (Marseille), président du CFLHTA, d’enfoncer ce clou de la prévention : « au crédit d’une activité physique régulière par exemple, une diminution du risque d’Alzheimer de 38 %, qui s’ajoutent aux effets vertueux de la correction de chacun des facteurs de risque, les patients les associant habituellement... ».
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