Les médecins qui pratiquent des interruptions de grossesse dans le Dakota du Sud l’ont échappé belle. Bien qu’il s’en défende, la proposition de loi déposée par le républicain Phil Jensen était une forme d’appel au meurtre.
Le texte, que la chambre des représentants de l’État a finalement décidé d’ajourner par 61 voix contre 4, prévoyait l’extension de « l’homicide justifiable » à la défense de l’enfant à naître. L’homicide justifiable se serait ainsi entendu pour un membre d’une famille qui tue « en légitime défense de son (ou sa) mari, femme, parent, enfant, maître ou serviteur ou de l’enfant à naître de l’une de ces personnes ».
Nombre d’États américains ont des lois permettant à un individu d’utiliser la force pour protéger les autres. Mais c’est la première fois qu’était proposé de légitimer un meurtre en prévention de la mort d’un embryon ou d’un fœtus. Jensen prétendait ne pas viser les praticiens, car l’IVG reste légale, mais ceux qui, par exemple, frappent une femme enceinte.
Cela n’empêche pas les professionnels de santé de s’inquiéter. Depuis 1993, aux États-Unis, 8 médecins ont été assassinés par des adversaires de l’avortement et 17 ont été victimes de tentatives de meurtre, leurs agresseurs ayant souvent essayé de faire valoir cette notion d’homicide justifiable.
La loi actuelle du Dakota du Sud contraint les médecins à proposer à la femme demandant une IVG de regarder une échographie et de lui lire un texte soulignant que « l’avortement va mettre fin à la vie d’un être humain à part entière, unique et vivant ».
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