La 66e Assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s’est ouverte le 20 mai va réunir à Genève, jusqu’au 28 mai, plus de 3 000 participants du monde entier. Dix ans après l’apparition du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le plus vaste organe de décision dans le domaine de la santé est confronté à deux nouvelles maladies : un nouveau coronavirus (41 cas enregistrés, dont 20 mortels) et le virus H7N9 de la grippe aviaire (plus de 100 nouveaux cas confirmés en 3 semaines en Chine).
« Ces deux nouvelles maladies nous rappellent que la menace des maladies émergentes et potentiellement épidémiques est toujours présente. La mutation et l’adaptation constantes sont les mécanismes de survie du monde microbien », a alerté la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, dans son discours d’ouverture.
Depuis le SRAS de 2003, des progrès en terme de coopération mondiale sont notables. Le Règlement sanitaire international (RSI) est devenu « un instrument juridique sérieusement renforcé » pour « détecter et combattre les urgences de santé publique », a souligné le Dr Chan. Tout en remerciant la Chine de sa collaboration avec l’OMS, la directrice générale a rappelé l’importance des notifications immédiates et des obligations du RSI.
La santé au-delà de 2015
Alors que l’échéance des huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) se rapproche, cette 66e AMS devrait être l’occasion de discuter du programme de l’après-2015. « Je prierai les États membres de tout mettre en œuvre pour que la santé occupe une place prioritaire dans le nouveau programme de développement », a demandé le Dr Margaret Chan. Et de dresser un rapide tableau des avancées : les efforts en faveur de la santé de la femme et de l’enfant se sont intensifiés, des approches intégrées sont mises en place pour lutter contre la pneumonie et la diarrhée, le traitement antirétroviral permet à 9 millions de personnes de vivre avec le VIH dans les pays en voie de développement, contre 200 000 il y a 11 ans.
La directrice de l’OMS a aussi évoqué les défis à relever, comme la résistance aux antimicrobiens, qui met en péril les avancées contre la tuberculose et le paludisme, ou la persistance de la poliomyélite.
Elle a déploré des perspectives d’avenir « relativement sombres » dans le combat contre les maladies non transmissibles, pointant du doigt des « forces extrêmement puissantes », « le pouvoir commercial qui se traduit en pouvoir politique », « qui entravent nos efforts de protection de la santé publique ». Rejetant tout dialogue avec l’industrie du tabac, Margaret Chan espère trouver des solutions acceptables dans ses échanges avec les industries produisant aliments, boissons et alcool, alors qu’aucun pays ne parvient à endiguer l’épidémie de l’obésité.
Pour une couverture sanitaire universelle
« Nous vivons des temps troublés », a déclaré Margaret Chan, évoquant l’insécurité financière, alimentaire, politique, les conflits armés, et le chômage. Elle a exhorté à faire de la santé publique « un refuge, un motif d’espoir, un domaine dans lequel tous les pays ont la possibilité d’œuvrer ensemble pour le bien de l’humanité ».
Concrètement, elle souhaite encourager l’engagement des 194 États membres en faveur de la couverture sanitaire universelle. Message reçu par la ministre de Santé nationale : « Cet objectif ambitieux correspond à l’idée que la France se fait du progrès », a déclaré Marisol Touraine.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité