Réforme du NHS au Royaume-Uni

La controverse bat son plein

Publié le 01/02/2011
Article réservé aux abonnés
1296526351222784_IMG_53052_HR.jpg

1296526351222784_IMG_53052_HR.jpg
Crédit photo : DR

« THE LANCET » publie un éditorial cinglant sur la réforme du National health service (NHS) que propose outre-Manche le gouvernement de David Cameron. La revue britannique considère que ce projet pourrait sonner « la fin » du NHS, en faisant des GPs (general practitioners) des rois tout puissants. Le gouvernement de coalition souhaite que les GPs gèrent en direct 80 % du budget de la santé dès 2013. Les GPs pourraient être autorisés à mettre en concurrence les hôpitaux et les cliniques, afin d’obtenir le meilleur rapport qualité prix. Pour « The Lancet », cette piste est dangereuse. Et aux antipodes de la philosophie initiale du NHS, créé en 1948 dans le but d’offrir des soins gratuits pour tous. « Les GPs vont décider du type de soins qu’ils pourront se permettre de prescrire à leurs patients », note la revue scientifique. Les généralistes auront aussi le pouvoir de décider qui sera l’offreur de soins. Pour « The Lancet », la logique du coût primera immanquablement sur celle du besoin clinique. La revue ne préconise pas le statu quo pour autant : « Le NHS ne délivre pas les soins dont les patients ont besoin. Les patients atteints d’un cancer, par exemple, ont un taux de survie moindre au Royaume-Uni qu’en Australie, au Canada, en Suisse ou en Norvège ». Une deuxième lecture du volumineux projet de loi est entamée cette semaine à la chambre des communes.

 D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8897