LA COLÈRE des lycéens n’explique pas qu’un lycée ait été entièrement incendié au Mans, ce qui a fait pleurer beaucoup d’élèves ; les lycéens et maintenant les étudiants ne peuvent pas s’exonérer du noyautage de leur mouvement par les casseurs qui ont dévasté le centre de Lyon ; les grévistes qui bloquent les raffineries ont une conception extensive du droit de grève, sont dans l’illégalité absolue et portent à l’activité de leurs concitoyens une atteinte intolérable ; les incurables exaltés du gauchisme qui embarrassent le PS ou espèrent, du NPA au Parti de gauche, un grand soir complètement anachronique s’imaginent qu’ils peuvent battre le pouvoir à son propre jeu, et croient qu’ils vont provoquer une crise de régime ; enfin, le gouvernement qui, en somme, attend qu’on admire son stoïcisme dans la tourmente, va payer une grosse facture au nom d’une réforme censée réduire une dépense. Ce gâchis était évitable, il fait peur, et il se poursuit. Et le monde contemple notre drôle de pays où les rodomontades, les références historiques, les comparaisons avec 1968 et bientôt avec 1789, la détermination déshumanisée des protagonistes qui, en défintive, pensent uniquement à sortir du conflit la tête haute quoi qu’il en coûte aux Français, relèvent de la façon la plus absurde, pour ne pas dire la plus bête, de faire de la politique.
Langage militaire.
Épreuve de force, rapport de force, lutte, conflit, bataille, affrontement, le langage, qu’il s’agisse des syndicats, des partis de l’opposition, ou du gouvernement, est devenu strictement militaire. Une guerre civile ? Surtout celle des mots, assortie d’une politique du bord de l’abîme. Bravo, Messieurs, nous sommes bel et bien terrorisés. En attendant de souffrir vraiment lorsque nous ne pourrons plus nous déplacer, travailler ou gagner notre vie, la peur nous habite. La tension est telle, surtout aux alentours des stations service, que nous craignons de prononcer le mot qui provoquerait une bagarre. L’avenir immédiat, ou à plus long terme, est sombre parce que la crise sociale va aggraver la crise économique. Dieu sait que la réforme des retraites, comme celle de tous les systèmes sociaux dans le rouge, est nécessaire. Mais à quel prix ?
CEUX QUI, DANS CETTE AFFAIRE, PRÉTENDENT DÉFENDRE NOS INTÉRÊTS, NOUS MENTENT
Voit-on que la gauche, enfermée dans son hostilité au pouvoir, mais divisée à cause des conséquences certaines du bras de fer, démontre qu’elle nourrit pour les pauvres et les précaires, les premiers à souffrir des ruptures d’activité, sa compassion proclamée ? Voit-on que les syndicats, manifestement débordés par les jusqu’au-boutistes qui jurent tous les matins qu’ils s’emploieront à paralyser le pays, défendent les intérêts de ceux qui ne peuvent pas se permettre de ne pas travailler ? Voit-on que la réforme, maintenant transformée en dogme religieux, mérite de tels sacrifices que le pouvoir la maintient contre une forte majorité de l’opinion, comme si, dans ce genre de conflit, on ne pouvait pas trouver une forme de compromis ?
Si l’on se hissait au point de vue de Sirius, le tableau du champ de bataille serait encore plus consternant. Un gouvernement impavide qui aligne les CRS contre les jeunes ; une opposition qui ne sait même plus que le quinquennat n’est pas terminé et qui, désormais, se soucie de la légalité institutionnelle comme d’une guigne ; des syndicats qui n’ont plus, comme le pouvoir, que le souci de sauver la face. Oui, sauver la face, comme on le dit d’un conflit entre deux pays, entre les partisans de l’ordre et ceux du désordre, entre des preneurs d’otages et ceux qui tentent de les libérer. Perdre, vaincre. C’est une affaire d’ego, de fierté, de vanité. Peu importe qui a raison ou qui a tort. Ils sont tous là pour défendre nos intérêts et ce sont pourtant nos intérêts qu’ils sacrifient à leurs idées.
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