La Fédération française de cardiologie (FFC) a officiellement remis aujourd’hui lors des états généraux organisés au Conseil économique, social et environnemental (CESE) son Livre blanc « Pour un plan cœur ». Le document a été également adressé aux ministères de la Santé et des Affaires sociales, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et à celui des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation. Porté par 21 associations, un réseau de professionnel de santé et plus de 500 000 patients, il constitue la première étape d’une démarche pour une stratégie nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires.
« Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces maladies sont la prochaine épidémie mondiale », souligne le Pr Claude Le Feuvre, président de la FFC. De nombreux plans et programmes ont déjà vu le jour, mais ils ont « un manque de cohérence et de visibilité » en comparaison des plans de lutte anti-cancer et contre la maladie d’Alzheimer.
50 recommandations autour de 7 axes principaux
Les recommandations « phares » s’articulent autour de 7 axes : mieux répondre à l’urgence ; accompagner les cardiaques dans la réadaptation ; lutter contre les inégalités dans la prise en charge ; faciliter les démarches administratives des malades cardiaques congénitaux ; se réinsérer après la maladie ; développer une politique de recherche prioritaire en santé cardiovasculaire et améliorer les systèmes de prévention.
La FFC rappelle qu’il est crucial de former le grand public à la reconnaissance des signes d’alerte de l’infarctus et de l’AVC et d’appliquer la loi prévoyant l’initiation aux gestes qui sauvent, dans les écoles primaires. « Il est nécessaire de raccourcir le délai entre les signes et le premier contact médical », explique le Pr Gérard Helft, membre du conseil d’administration de la FFC. Les cardiologues estiment aussi qu’il est nécessaire de multiplier la présence de défibrillateurs dans les lieux publics, commerces, entreprises et les zones éloignées des hôpitaux. Autre point des recommandations : la réadaptation et l’éducation thérapeutique. Le nombre de médecins rééducateurs est en baisse. Les statistiques de démographie médicale 2010-2030 montrent une perte à venir des effectifs de l’ordre de 40 %. « Les jeunes ne sont pas intéressés par la spécialité de la réadaptation. Une centaine de structures existe en France. C’est insuffisant ! », déplore le Pr Hervé Douard, vice-président de la FFC.
Adapter la prévention chez les femmes
Le Livre blanc soulève également la question des inégalités et notamment celles touchant la prise en charge chez les femmes. Selon le Pr Claire Mounier-Vehier, première vice-présidente de la FFC, il faut adapter la prévention cardiovasculaire à la population féminine, « cibler les périodes clés : contraception, grossesse et ménopause ». À cela s’ajoute la sensibilisation par la formation des professionnels de santé. Un questionnaire en ligne a été diffusé à un panel de médecins généralistes libéraux du Nord - Pas-de-Calais entre octobre 2013 et février 2014. Interrogés sur les spécificités du risque cardiovasculaire (RCV) de la femme, les médecins généralistes n’ont obtenu qu’un score de 12,4/20. « Les cardiologues et médecins vasculaires doivent améliorer leur connaissance du profil des femmes à haut risque et prendre en considération le risque hormonal. Il est capital de développer des formations multidisciplinaires et des outils de liaison entre les professionnels de santé. Un partenariat cardiologues – gynécologues doit s’instaurer pour améliorer la prise en charge globale des femmes, en partenariat avec le médecin généraliste », poursuit-elle. Le Livre blanc remis aujourd’hui aux décideurs de la santé se veut être une « feuille de route » pour aider à la mise en place des recommandations. « De nombreux décideurs et directeurs généraux d’agences régionales de santé ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt de déployer en région cette stratégie nationale de prévention, de recherche, de prise en charge et d’accompagnement des personnes touchées ou menacées par une maladie cardiovasculaire », a d’ailleurs indiqué le Pr Le Feuvre.
La 6e édition du Donocœur commence le 25 octobre
Le Donocœur est un appel annuel à la mobilisation et à la générosité du public. L’édition 2014, du 25 octobre au 2 novembre, s’est donné quatre missions prioritaires : informer pour prévenir ; financer la recherche ; aider les cardiaques à se réadapter ; apprendre les gestes qui sauvent. Les dons collectés permettront de financer dix projets de recherche par an. L’appel aux dons sera précédé d’une campagne de sensibilisation campagne TV (18 octobre au 2 novembre), baptisée « explosion » sur les chaînes de France Télévision. Des messages radio seront diffusés et une websérie humoristique dans laquelle un cœur parle à son propriétaire sera diffusée sur les réseaux sociaux. Les dons doivent être faits par téléphone au 32 20 ou sur le site www.fedecardio.org.
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