Les urgences chirurgicales comme lieu de repérage des violences faites aux femmes, la proposition peut surprendre. Promiscuité, services surchargés, contexte d’urgence, prise en charge de la douleur prépondérante sur tout le reste, tous ces éléments sont autant de freins. Pourtant une étude internationale (PRAISE) menée dans 12 centres orthopédiques au Canada, aux États-Unis, aux Pays-Bas, au Danemark et en Inde, montre que plus d’une femme sur 6 consultant pour fracture a été victime de violence physique à la maison l’année passée.
Sur les 2 945 femmes incluses dans l’étude, 49 étaient venues consulter pour une fracture en lien direct avec une agression intra-familiale. Quand une femme sur 6 (n=455; 16%) rapportait une agression dans l’année, près d’une sur 3 (n=882; 34,6%) en avait été victime au moins une fois dans sa vie.
Le rôle des chirurgiens
Les auteurs montrent de plus que les femmes engagées dans des unions de courte durée étaient plus susceptibles de souffrir de ces violences mais aussi de sévices sexuels dans les 12 mois écoulés.
« Près de 3/4 des patientes interrogées estimaient que les professionnels de santé devraient demander aux femmes si elles ont été victimes de violence domestique et près de deux tiers sont d’accord avec le fait que les chirurgiens sont particulièrement bien placés pour le faire », explique le Dr Shelia Sprague, chirurgien orthopédique canadien au McMaster University et coauteur de l’étude.
Dans le cas inverse, comme le suggère un médecin australien dans un éditorial, une fois repérées aux urgences, les femmes pourraient être adressées à un service référent pour en parler plus librement. Une large étude de l’OMS publiée dans le Lancet en 2006 avait fait état d’une prévalence des violences faites aux femmes comprise entre 15 et 71% dans le monde.
Lancet, publié en ligne le 12 juin 2013.
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