Dans un avis accessible sur son site, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publie des recommandations pour la prise en charge d’infections dues au nouveau coronavirus. « L’éventualité de la survenue d’un cas en France ne pouvant être écartée, la Direction générale de la santé a demandé au HCSP un avis sur la conduite à tenir face à ce virus », précise le HCSP.
L’avis a été élaboré à partir d’un travail de la Coordination du risque épidémique et biologique (COREB) et la Société de pathologie infectieuse de langue française, qui avaient déjà engagé une réflexion avec la Société française d’hygiène hospitalière, la Société française de microbiologie, en étroite relation avec le Centre national de référence des virus influenzae et l’Institut de Veille sanitaire. Y sont précisés : la définition des cas possibles et des cas confirmés, les conditions de réalisation de la confirmation microbiologique et le traitement. De même y est détaillée l’organisation de la prise en charge, en milieu hospitalier afin d’assurer « le contrôle du risque infectieux lors des soins ».
Proche du SRAS
L’avis s’appuie sur l’état des connaissances actuelles, sur l’épidémiologie, la clinique et la transmission de ce nouveau virus. Toutefois, « les connaissances sur ce nouveau virus évoluent très vite » et le HCSP « sera très probablement amené à actualiser ces recommandations », prévient l’avis.
Le HCoV-EMC (Human coronavirus - Erasmus Medical Center) ou NCoV (Novel Coronavirus) est un virus à ARN de la famille des Coronaviridae, genre bêta-coronavirus « proche du coronavirus du SRAS à l’origine de l’épidémie de 2003 », confirme le HCSP. Il est donc très différent des coronavirus respiratoires endémiques connus chez l’homme et « n’est pas détecté en pratique courante au laboratoire de virologie par les trousses de PCR multiplex ».
Une transmission interhumaine possible a été confirmée via l’observation d’un cluster familial en Grande-Bretagne. Toutefois et par analogie avec le SRAS, « une transmission par voie aérienne et par contact doit être envisagée », indique le HCSP.
Le virus est à l’origine de cas de pneumonies graves, associées dans 5 cas à une insuffisance rénale aiguë. Un des cas intrafamiliaux était « pauci-symptomatique », souligne le HCSP, ce qui « laisse supposer que des cas ont pu échapper au diagnostic ». En effet, sur les 15 cas dont 9 décès survenus entre septembre 2012 et mars 2013 en Arabie Saoudite, au Qatar, en Jordanie et en Grande-Bretagne, 2 cas correspondaient à une transmission intra-familiale – tous les autres avaient voyagé ou résidaient dans la péninsule arabique.
Cas suspects, possibles et confirmés
Un cas possible correspond à toute personne ayant voyagé ou séjourné dans les pays concernés par les cas et les pays limitrophes (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Irak, Iran, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie Territoires palestiniens occupés, Yémen) qui, au cours des 10 jours après son retour, a présenté des signes cliniques et/ou radiologiques de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ou d’infection du parenchyme pulmonaire (incluant une fièvre ≥ 38 °C et de la toux), sans autre étiologie pouvant expliquer la pathologie.
De même tout sujet contact (famille, soignants) d’un cas possible ou confirmé, ayant présenté une infection respiratoire aiguë, quelle que soit sa gravité, dans les 10 jours suivant un contact avec le cas possible/confirmé alors que ce dernier est encore symptomatique.
Un cas confirmé est un cas possible avec prélèvements respiratoires indiquant la présence du nouveau coronavirus.
Signalement
Si le patient contacte le système de santé (son médecin, le centre 15), « il conviendra de ne pas l’orienter d’emblée vers les secteurs d’accueil des urgences, mais d’organiser directement sa prise en charge » avec les mesures d’isolement et de protection de l’entourage, afin d’éviter le contact avec d’autres patients, dans l’attente du classement du cas par l’InVS.
Tout cas suspect doit être déclaré sans délai à l’Agence régionale de santé (ARS) du lieu où il a été identifié via la plateforme de recueil des signalements et à l’InVS par courriel (alerte@invs.sante.fr) ou par téléphone : 08.20.42.67.15. Les cas classés « possible » ou « confirmé » par l’InVS en lien avec le clinicien devront être hospitalisés et suivis.
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