Alors que la loi Macron, qui arrive en seconde lecture au Sénat, devrait faire sauter un verrou majeur en permettant aux hôpitaux français, CHU en tête, de répondre à des appels d’offres à l’étranger et d’y développer des filières commerciales, les entreprises françaises spécialisées dans les biotechnologies, dispositifs médicaux, e-santé ou pharmacie fourbissent également leurs armes.
Lors des Rencontres internationales de la santé, organisées par Business France (fusion d’Ubifrance et de l’agence française pour les investissements internationaux), les industriels ont identifié les marchés prometteurs à l’export. L’enjeu est notamment de se nicher dans les valises des hôpitaux français, incités par le gouvernement à créer ou participer à des filiales commerciales au-delà de nos frontières.
700 nouveaux hôpitaux par an en Chine
Avec ses 1,4 milliard d’habitants et sa forte croissance économique, la Chine est le marché le plus convoité des Français. L’hôpital est le pivot du système de santé chinois : 700 nouveaux établissements sont construits chaque année. Le pays recherche activement des experts en matière de gestion opérationnelle, de systèmes d’information, de ressources humaines, mais aussi de formation des personnels soignants et des médecins hospitaliers chinois. Les services hôteliers et logistiques autour de la prise en charge des personnes âgées sont également très prisés.
Côté pharmacie, l’explosion des pathologies chroniques attire la convoitise des industriels. D’ici à 2018-2020, la Chine devrait représenter la moitié du marché pharmaceutique américain et le double de la Russie, du Brésil et de l’Inde. En 2025, plus de 330 000 millions de personnes souffriront du diabète dans le monde. Un sur trois sera chinois.
Un savoir-faire de 100 000 à 10 millions d’euros
À l’origine du financement de 100 projets hospitaliers dans 20 pays, l’Agence française de développement (AFD) parie sur l’émergence de la classe moyenne en Égypte, en Algérie, en Afrique du Sud et au Nigeria, première puissance économique du continent. L’amélioration de l’accès aux soins est ici prioritaire. Équipements médicaux, gestion immobilière et financière, systèmes d’information : là encore, la France a une carte à jouer.
Les opportunités à l’export sont sans limites, à condition de s’organiser. « Établissement clé en main en Arabie Saoudite, réforme hospitalière en Côte d’Ivoire, formation des cadres hospitaliers au Congo… De 100 000 euros à 10 millions d’euros, le savoir-faire français est sollicité de toute part, se réjouit le Dr Gilles Raguin, d’Expertise France, chargé de repérer les marchés et d’aider les entreprises à se positionner à l’étranger. À nous maintenant de nous structurer, et de décoller. »
Signe fort de l’engouement pour l’expertise française, l’agence créée en janvier 2015 sous l’égide du Quai d’Orsay refuse désormais des opportunités.
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