Le bulletin « Eurosurveillance » publie le bilan de surveillance de la leishmaniose en France à partir des données du Centre national de référence (CNRL) créé en France en 1998 à Montpellier. En Europe, la Leishmaniose est une zoonose endémique dans les pays du bassin méditerranéen.
Dans le sud de la France, la leishmaniose est présente à la fois sous la forme autochtone (L. infantum), qui affecte chiens et humains) et sous la forme importée (L. guyanensis et L. major), provenant principalement de Guyane et d’Afrique du Nord. Une étude rétrospective montre qu’en 14 ans, entre 1999 et 2012, 317 cas autochtones et 1 154 cas importés ont été notifiés au Centre national de référence, ainsi que 12 cas d’origine indéterminée.
Formes viscérales, cutanées et mucocutanées
Parmi les 317 cas autochtones, 268 sont des formes viscérales (LV) et 39 des formes cutanées (LC) et 10 des formes mucocutanées (LM). « Les cas autochtones demeurent relativement rares (moyenne annuelle de 22,6) en France avec une nette prédominance de LV (84,5 %) », indiquent L. Lachaud, P. Bastien et al..
Alors que la Leishmaniose a été longtemps considérée comme une maladie affectant les jeunes enfants, l’émergence de l’immunosuppression (VIH) à partir des années 1980 a modifié l’épidémiologie, avec un accroissement significatif des cas chez les adultes.
« Ceci peut être corrélé à l’accroissement du nombre des cas de coïnfection leishmaniose/VIH. La leishmaniose est comptée au nombre des maladies opportunistes », expliquent les auteurs.
Le rapport hommes/femmes est de 1,8 et ce sont des adultes qui sont principalement touchés (222 cas), dont 50 avaient plus de 60 ans et 73 moins de 5 ans. Le nombre des cas chez les sujets âgés n’est pas négligeable, ce qui peut s’expliquer par un déclin du système immunitaire avec l’âge et la présence de comorbidités fragilisantes. L’incidence des formes de LV est légèrement en déclin pendant la période étudiée, ce qui est mis en rapport avec les traitements antirétroviraux très actifs.
Probablement sous-notifiée
Les cas autochtones de LC et LM sont rares et sporadiques. « La LC est probablement sous-diagnostiquée et sous-notifiée (les lésions sont volontiers de petite taille) », suggèrent Lachaud et coll..
Comparés à celui des cas autochtones, le nombre de cas importés de leishmaniose sont relativement élevés, avec une moyenne annuelle de 82,4 cas (9 cas par an en 1986-1987). Parmi les 1 154 cas importés, il n’y a eu que 98 cas de LV, les LC représentant 91 % du total ; 41,9 % des cas importés sont originaires d’Afrique et 41,7 % de Guyane, le reste provenant d’autres régions d’Amérique du Sud.
« Le monitorage de la maladie est utile pour évaluer l’évolution temporo-spaciale de la maladie. Mais il est difficile d’inférer des données présentées des conclusions sur un déclin éventuel de l’incidence des formes autochtones. Contrairement à certaines autres données, les nôtres tendent à montrer une stabilité. »
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