Diminuer par deux le gaspillage alimentaire, c’est l’objectif ambitieux que s’est fixé le gouvernement d’ici 2025. Le sujet touche, en effet, de multiples domaines tels que l’accès à l’alimentation pour les démunis, la sécurité alimentaire, le changement climatique, ou encore la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes. Un objectif relayé par la Fondation Louis-Bonduelle qui a dédié la 7e édition de son colloque annuel au gaspillage alimentaire. L’occasion de dresser un état des lieux et de présenter les pistes explorées par la recherche pour tenter d’endiguer ce phénomène.
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), les pertes et gaspillages alimentaires regroupent l’ensemble des nourritures qui auraient pu être mangées par l’homme et qui sont finalement jetées ou utilisées autrement (alimentation animale, fertilisants, énergie...).
En France, chaque consommateur jetterait entre 20 et 70 kg * de nourriture par an. « D’après certaines études, au niveau mondial, il y aurait environ 30 % de pertes et de gaspillages tout au long de la chaîne alimentaire », ajoute Barbara Redlingshöfer, membre de la Mission d’anticipation Recherche/Société pour le développement durable de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), à Paris.
Associations et chercheurs engagés
Un chiffre qui recouvre une situation hétérogène à deux égards. D’une part, les estimations varient selon les catégories d’aliments. Les produits périssables comme les fruits et légumes frais, les racines et tubercules, les viandes et poissons, les céréales sont les plus concernés par les pertes et gaspillages.
D’autre part, selon le contexte géographique, les pertes et gaspillages ne surviennent pas aux mêmes stades du système alimentaire : « dans les pays du Sud, ils apparaissent principalement après la récolte, au cours des premières opérations de transformation, de stockage et de transport (pertes post-récolte). Alors que dans les pays du Nord, les gaspillages se situent plutôt aux étapes de distribution, restauration et consommation », note Barbara Redlingshöfer.
La « Brigade des compotes »
Si les causes et déterminants des pertes et gaspillages alimentaires restent flous, les politiques et les associations multiplient les actions dont certaines ne manquent pas d’originalité. C’est, par exemple, le cas de la « Brigade des compotes » (association soutenue par la Fondation Louis Bonduelle) : des bénévoles récupèrent les légumes et fruits en surplus dans les jardins et vergers de particuliers donateurs pour les redistribuer aux plus démunis.
De son côté, l’Inra mène des travaux de recherches permettant de mieux comprendre le phénomène. L’institut est notamment partenaire du projet européen Fusions qui s’achèvera en 2016. « L’objectif est d’apporter une définition et un cadre harmonisé de quantification des pertes et gaspillages. Mais aussi, d’identifier des mesures publiques et privées de réduction de ce phénomène. Car dans notre société d’abondance, le fait de jeter de la nourriture apparaît, aujourd’hui, comme un scandale moral », conclut Barbara Redlingshöfer.
* sources : Ministère de l’agriculture, Ademe, étude Cofresca.
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