La mortalité infantile en hausse

Publié le 28/10/2010
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LE VIEILLISSEMENT de la population est responsable de la hausse, depuis 2006, du nombre de décès : 538 000 en 2009. Mais les taux de mortalité par âges sont en baisse et l’espérance de vie continue de progresser pour atteindre 77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes. Ces dernières ont surtout gagné en espérance de vie autour de 80 ans, grâce à la lutte contre les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire. Chez les hommes, c’est autour de 70 ans et, dans une moindre mesure, autour de 40, que les progrès ont été accomplis. Dans ce dernier cas, les causes de décès sont surtout les suicides, les accidents de transport, les maladies liées à l’alcool et les pathologies infectieuses, dont le sida. En revanche, les taux de mortalité des personnes d’un peu moins de 60 ans sont légèrement à la hausse, avec les tumeurs (de l’appareil respiratoire, pour l’homme, du sein pour les femmes) et les maladies de l’appareil digestif, notamment les maladies chroniques du foie.

Mais un chiffre inquiète plus particulièrement, celui de la mortalité infantile. Depuis 2005, elle a cessé de baisser et, en 2009, elle a même légèrement augmenté, pour atteindre 3,7 décès pour 1 000 naissances. Résultat, la France est maintenant à cet égard au 14e rang en Europe, derrière la Grèce et l’Espagne, alors qu’elle n’était que 5e en 1999. En l’absence d’explication claire à ce renversement de tendance, les chercheurs de l’INSEE prévoient de lancer, avec les autorités sanitaires, une étude sur le rôle de l’offre de soins.

L’INSEE relève que de plus en plus de décès surviennent en maison de retraite : 12 % du total, deux fois plus qu’en 1980 (59,5 % à l’hôpital, 27 % au domicile, 1,5 % sur la voie publique ou dans la rue). Par ailleurs, les personnes âgées meurent davantage en hiver, souvent des suites de maladies respiratoires ou de chutes, et les moins de 35 ans surtout en août et en juillet, principalement de morts violentes et en particulier d’accidents.

« INSEE Première », n° 1318.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8846