Le nouveau rapport « Mortalité maternelle en France », coordonné par l’INSERM* annonce une baisse de la mortalité maternelle en France entre 2007-2009 par rapport à la période 2004-2005.
Celle-ci s’explique essentiellement par une diminution de la mortalité par hémorragie de la délivrance.
Selon les experts du « Comité National d’experts sur la Mortalité Maternelle », des progrès peuvent toutefois encore être faits.
Des chiffres solides
« Cette baisse de la mortalité maternelle qui est solide, est le résultat des recherches épidémiologiques et cliniques, qui ont abouti à des recommandations sur les pratiques cliniques prises au cours des 15 dernières années », commente la chercheuse Marie-Hélène Bouvier-Colle, directeur de recherche émérite de l’INSERM, qui a coordonné le rapport.
Par « mort maternelle », il faut entendre « le décès survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours à un an après la fin de la grossesse, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle ni fortuite ».
De 2007 à 2009, 254 décès maternels ont été identifiés, soit 85 femmes par an en France. Ce qui donne un taux de mortalité maternelle de 10,3 pour 100 000 naissances vivantes.
Les causes obstétricales
Le rapport présente les données sur les causes des morts maternelles. Au premier rang figurent les hémorragies de la délivrance (18 % des décès), puis, ce qui est relativement nouveau, les embolies pulmonaires (11 %) et les complications de l’hypertension (9 %).
Le grand changement concerne le pourcentage des hémorragies du post-partum, qui a diminué de moitié depuis le dernier rapport (8 % contre 16 % en 2004-2006). « Un résultat encourageant, fruit des actions menées depuis les années quatre-vingt-dix », souligne Marie-Hélène Bouvier-Colle. Les facteurs de risque de mortalité maternels ont été étudiés. L’âge est l’un des plus importants. Plus de 50 % des décès concernent des femmes entre 30 et 39 ans et le risque apparaît nettement augmenté après 35 ans. Ce qui s’explique par le fait que les grossesses se déroulent à des âges de plus en plus élevés.
La nationalité de la mère
La nationalité maternelle intervient : les femmes de provenance subsaharienne ont le taux de mortalité maternelle le plus élevé (22,4/100 000). Les taux varient aussi selon les régions de France, avec des chiffres plus hauts dans les départements d’outre mer (32,2/100 000) et en Île de France (12,5). Les autres facteurs de risque sont l’obésité et les grossesses multiples.
L’amélioration doit encore se poursuivre, puisque 54 % de ces décès ont été considérés comme « évitables » : erreur ou retard du diagnostic, inadéquation ou retard de la thérapeutique, négligence de la patiente… Ce taux est stable dans le temps.
Enfin, les soins ont été considérés comme « non optimaux » (non conformes aux recommandations et pratiques) pour 60 % des décès expertisés, même s’il y a une baisse significative depuis 1998.
*Unité U953 « Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants ».
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