La Chine regroupe plus de 60 000 hôpitaux, dont certains, gigantesques, affichent plus de 10 000 lits. Leur organisation, sans filières ni parcours patient, n’est plus adaptée aux maladies chroniques et au vieillissement de la population. « Nous devons faire des réformes et la France peut être une source d’inspiration », estime l’ancien directeur des hôpitaux au ministère de la Santé, M. Yu.
C’est dans ce contexte que la fondation AIA a organisé à Paris un colloque entre les deux pays pour présenter aux Chinois le savoir faire français dans la prise en charge coordonnée des patients. Les pôles, les urgences et la gériatrie ont été mis en avant. Sans complaisance parfois : « Partir des structures pour concevoir un hôpital, c’est une vision française qui a ses inconvénients. Attention au patriotisme de pôle délétère pour le circuit patient », a mis en garde le Pr Pierre Coriat, chef de l’anesthésie-réanimation à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).
L’hôpital du futur sera modulable et polyvalent
La France a appris de ses erreurs. Elle a longtemps bâti des hôpitaux cathédrales trop grands, inadaptés à l’ambulatoire. « Il ne faut plus concevoir des hôpitaux figés mais des hôpitaux modulables », insiste Martin Hirsch, DG de l’AP-HP. Partout dans le monde, les circuits courts (« fast track » ou « RRAC ») se développent, les plateaux techniques deviennent le cœur de l’hôpital.
Aux Chinois, les architectes français proposent des hôpitaux évolutifs, adaptés aux spécificités locales. « Il n’y a pas d’ambulatoire en Chine. Leurs hôpitaux sont trois fois plus grands que les nôtres car toutes les consultations ont lieu à l’hôpital, remarque Marc Le Cam, en charge du développement en Chine chez AIA. Leur durée moyenne de séjour, supérieure à 10 jours, est le double de la France, d’où le nombre important de lits ».
Les Chinois regardent également les pôles avec intérêt, mais leur transposition en Chine n’est pas simple. « Pour une même maladie, il existe souvent deux services, pour la chirurgie et la médecine interne. Nous devons nous centrer sur le patient, mais nous rencontrons des difficultés. Il est difficile de faire avancer les mentalités des médecins et des patients », note Baoyonh Yan, directeur de l’hôpital de Heibei.
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