LE SML est très raccord avec la stratégie nationale de santé du gouvernement. « L’ère de la médecine curative va céder la place à celle de la médecine préventive », prédit son président, le Dr Roger Rua, en ouvrant le congrès organisé à Marseille par son syndicat, qui avait pour thème central la prévention. Mais sa communion de pensée avec la ministre de la Santé s’arrête là : « La stratégie nationale mène à une logique de médecine de parcours, et à la disparition programmée du paiement à l’acte, fondement de l’exercice libéral ». Selon Roger Rua, l’avenir de la médecine préventive demeure la médecine ambulatoire. « L’ambulatoire, c’est nous. Saisissons l’opportunité de la prévention pour défendre notre exercice libéral », lance-t-il aux congressistes – 184 médecins selon le Dr Éric Henry, secrétaire général du syndicat.
Absence remarquée.
Le congrès du SML a accueilli cette année des pharmaciens, des patients et quelques institutionnels. Mais c’est surtout l’absence de Marisol Touraine et de Michèle Delaunay qui a été remarquée. La ministre de la Santé s’est décommandée il y a quelques jours, tandis que la ministre des Personnes âgées et de l’Autonomie a prétexté une contrainte d’agenda à la veille du congrès, se faisant remplacer au pied levé par un de ses conseillers techniques. Le revirement stratégique du syndicat, qui a signé l’avenant 8 encadrant les dépassements d’honoraires mais qui combat le contrat d’accès aux soins de modération tarifaire, est-il en cause ? Le Dr Henry minimise : « Si certains ne viennent pas pour nous punir de ne pas avoir signé tel ou tel avenant ou accord, ce n’est pas sérieux, c’est du niveau d’une cour de recréation ». Le secrétaire général se félicite cependant d’être en « synergie » avec le ministère de la Santé sur la question de la prévention, et se place résolument dans la perspective des prochaines élections professionnelles. « Nous avons deux ans devant nous pour mettre en place des expérimentations et prouver que nous ne sommes pas qu’un syndicat catégoriel, mais aussi un moteur, une force de propositions ».
Des militants partagés.
La nouvelle ligne du SML, moins alignée sur les positions de la CSMF, laisse certains militants dans l’expectative. Certains approuvent totalement : « Nous n’avons rien à gagner à être la roue de secours de Michel Chassang », estime l’un d’eux. Un petit groupe de médecins semble plus réservé. « Cette ligne autonome peut nous fragiliser, nous isoler. L’absence de Marisol Touraine le montre bien. »
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