À 7 ans, l’irrégularité des heures de coucher ou le manque de sommeil diminue les aptitudes à la lecture, aux mathématiques. Toutefois, à cet âge, l’irrégularité ne peut être que la traduction d’une vie familiale chaotique ayant elle-même sans doute des répercussions sur les apprentissages, estiment les auteurs d’un travail qui paraît dans « The Journal of Epidemiology and Community Health ».
Quels parents ne se sont pas interrogés une fois sur la qualité du sommeil de leurs enfants ? Il y a des âges où la résistance au coucher est quasi épigénétique. Des médecins anglais du Département d’épidémiologie et de santé publique (Collège de Londres) s’y sont intéressés de plus près, et ont examiné les liens entre sommeil et performances cognitives à l’âge de 7 ans.
L’étude s’est appuyée sur une cohorte constituée, la Millenium Cohort Study, ne gardant que les enfants nés entre 2000 et 2002. Les mamans ont été régulièrement interrogées sur les heures de coucher, et sur des périodes d’une semaine. A l’âge de 7 ans, trois aspects des performances cognitives ont été étudiés : la lecture (British Ability Scale Word Reading Assessment), les mathématiques (National Foundation for Educationnal Research Progress in math test et les aptitudes dans l’espace (BAS Patern Construction Test).
Les auteurs ont inclus les enfants pour lesquels ils avaient recueilli de la part des mères des données à l’âge de 3, 5 et 7 ans soit 11 178 enfants au total.
Les plus grandes variations dans l’horaire du coucher ont été notées à l’âge de 3 ans (19,5 %) par rapport aux 5 ans (9,1 %) et 7 ans (8,2 %). À l’âge de 7 ans, les horaires du coucher se distribuaient ainsi : avant 19 h 30 (10,5 %), 19 h 30-19 h 59 (24,2 %), 20 h-20 h 29 (34,1 %), 20 h 30-20 h 59 (13,9 %), 21 h-21 h 59 (7,8%), 21h 30 et plus (1,3 %).
Dans l’analyse en cross sectionnal, les résultats montrent que ce sont les petites filles qui pâtissent le plus d’un mauvais sommeil. Celles qui se couchent très tôt, avant 19 heures 30 ou très tard, après 21 heures, ou à des horaires très fluctuants, ont les moins bonnes réponses aux tests de lecture, de mathématiques et spatiaux.
Les enfants sans horaires de sommeil réguliers et ceux aux couchers tardifs, au-delà de 21 h, sont aussi les plus désavantagés sur le plan social : les parents ont un niveau d’éducation plus faible. Les horaires irréguliers de sommeil ont d’autres conséquences comme l’absence d’habitudes alimentaires, ils sautaient plus volontiers le petit déjeuner, regardaient la télévision de façon excessive dans leur chambre (< 3 heures).
Lorsque les auteurs examinent les résultats de façon longitudinale, les dérèglements à l’âge de 3 ans sont associés de façon indépendante à de mauvais scores ultérieurs, aux trois tests. Ces données corroborent un certain nombre d’observations antérieures, parcellaires, notamment l’étude Touchette qui montrait qu’un manque de sommeil à l’âge de 2,5 ans n’était pas rattrapable même si les nuits ultérieures étaient plus conséquentes, et se traduisaient à l’âge de 6 ans par de moins bonnes performances comparativement aux enfants qui avaient une dose de sommeil suffisante tout au long de la petite enfance.
Enfin, les auteurs insistent sur le fait que d’autres paramètres sont très en interaction avec le sommeil comme la qualité des repas et le temps passé devant la télévision.
Time for bed : associations with cognitive performance in 7-year –old children : a longitudinal population-based-study. Journal of Epidemiology and Community Health.8 juillet 2013-07-09.
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