APRÈS LE DÉCRET du 11 avril interdisant toutes les techniques de lyse adipocytaire, les syndicats de médecine esthétique et morphologique et les sociétés savantes s’organisent.
La FFMEAA (Fédération française de médecins experts et médecins esthétique et anti-âge) a été reçue à la direction générale de la Santé : « Nous avons remis en cause l’avis de la HAS (Haute Autorité de santé), fondé sur une méthodologie contestable et orientée à charge uniquement contre les médecins esthétiques », explique son président le Dr François Turmel. La fédération, qui juge ce décret « assassin », a informé la DGS de son intention, si le décret n’est pas suspendu, de déposer un recours en suspension-annulation devant le Conseil d’État en invoquant un préjudice économique inacceptable.
Du côté du SYMEA (Syndicat national de médecine morpho-esthétique et anti-âge) et de l’AFME (Association française de médecine morpho-esthétique et anti-âge), l’heure est également à la révolte. « Nous avons réuni des associations savantes et des syndicats afin de créer une coordination, nous ne nous laisserons pas faire », explique au « Quotidien » le Dr Claude Jeandot (SYMEA), dont le syndicat a déjà adressé un courrier à la HAS. D’autres actions devraient suivre dans les prochains jours.
Certains médecins ont aussi, à titre individuel, adressé un courrier au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. C’est le cas du Dr Dieudonné Moutapam, pour lui demander le retrait du décret.
Même indignation chez les dermatologues. Le Groupe laser de la Société française de dermatologie a également adressé un courrier à la HAS, qui « campe sur ses positions, indique le Dr Gérard Toubel, son président. « Mais nous allons demander un recours gracieux en annulation auprès du Premier ministre. » Le dermatologue est convaincu que ni le Premier ministre ni le ministre de la Santé n’ont évalué les conséquences délétères d’un tel décret. Tous les actes ont été arrêtés et ne sont plus couverts par les assureurs. « Nous avons informé les membres du groupe de ne plus les pratiquer mais il faut aussi expliquer aux patients qui, eux, n’ont pas été informés », regrette le Dr Toubel.
En plus des médecins, d’autres professionnels sont touchés par l’interdiction des techniques de lyse non invasives, comme les esthéticiennes, les kinésithérapeutes, mais aussi les industriels. La fronde est loin d’être terminée et les recours auprès du Conseil d’État devraient se multiplier.
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