Marisol Touraine a martelé l'heureuse nouvelle : la Sécu est sauvée. Lors de la présentation du dernier PLFSS du quinquennat, la ministre de la Santé a promis un quasi-retour à l'équilibre des comptes du régime général en 2017. Mais cette présentation très flatteuse, à quelques mois de la présidentielle, fait l'objet de très nombreuses critiques.
La Cour des comptes, pourtant présidée par le socialiste Didier Migaud, a jugé « incertaine » la trajectoire de retour à l'équilibre. Le rattachement de 700 millions d'euros de CSG est perçu comme un artifice comptable. L'Académie nationale de médecine a exprimé sa « vive préoccupation », rappelant le poids de la dette sociale (140 milliards d'euros en 2017) et redoutant l'explosion du coût des médicaments innovants. Plus grave, le comité indépendant chargé d'alerter les pouvoirs publics en cas de dérapage des dépenses maladie a ouvertement contesté les méthodes retenues dans l'élaboration de l'ONDAM 2017. Il estime que le taux d'évolution des dépenses maladie – même relevé de 1,75 % à 2,1 % – est « minoré, plus qu'à l'accoutumée ». Les experts émettent des réserves sur la construction « d'une partie significative des économies » réclamées au secteur de la santé pour quatre milliards d'euros.
Marisol Touraine a contre-attaqué de façon inhabituelle. Dans un document de quatre pages intitulé « Désintox (vrai/faux) », la ministre affirme que la réduction du déficit n'est pas « en trompe l'œil », que ses prévisions « crédibles » ont été validées par le Haut Conseil des finances publiques et que la croissance n'explique pas tout. Selon la ministre, l'ONDAM ne dérape pas et il permettra bien de revaloriser les « dépenses nouvelles » l'an prochain (C à 25 euros, hausses salariales à l'hôpital). Originale, cette opération de com' n'a pas convaincu. Dès demain, la droite posera une question au gouvernement sur la non-sincérité des comptes sociaux.
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