La vaccination contre l’hépatite B en forte progression

Publié le 26/04/2013
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Crédit photo : S TOUBON

À l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination qui s’achève dimanche, l’Institut de veille sanitaire (InVS) fait un bilan contrasté de la couverture vaccinale en France. Certaines couvertures vaccinales sont très élevées pour certains vaccins du nourrisson et des couvertures insuffisantes et inférieures aux objectifs fixés par la loi de santé publique pour d’autres.

Les données issues des certificats de santé de l’enfant montrent des taux autour de 98 % à l’âge de deux ans pour la primovaccination avec trois doses pour les vaccinations du nourrisson contenant les vaccinations obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite). « Les ventes de ces vaccins sont globalement stables ces dernières années et même en légère augmentation », souligne l’InVS.

En dépit de taux encore insuffisants, l’Institut note cependant que les couvertures vaccinales sont « plutôt en progression, pour la plupart des vaccins, notamment ces dernières années ». C’est le cas des vaccinations des nourrissons contre les infections par le virus de l’hépatite B, les infections invasives à pneumocoque, le méningocoque C et pour la deuxième dose du vaccin rougeole-rubéole-oreillons.

Les ventes de vaccins pédiatriques incluant la vaccination contre l’hépatite B ont progressé de 17 % entre 2008 et 2012 et ont été stables entre 2011 et 2012. Cette progression est confirmée par les données issues de certificats de santé de l’enfant ainsi que par les données de remboursement de vaccins. Selon cette dernière source, la couverture pour au moins une dose de vaccin contre l’hépatite B à l’âge de 6 mois est passée de 61 à 86 % chez les enfants nés respectivement en 2008 et 2011.

RRO et pneumocoque en hausse

Les données de remboursements de RRO (rougeole-rubéole-oreillons) permettent d’estimer que les couvertures à 2 ans pour une et deux doses sont également en augmentation de 87 à 91 % et de 41 à 62 % chez les enfants nés en 2006 d’une part et ceux nés en 2010 d’autre part. « La diminution des ventes de vaccin, notamment entre 2011 et 2012 (- 10 %), ne témoigne pas d’une diminution de la couverture du nourrisson mais reflète la diminution au fil du temps des activités de rattrapage vaccinal au-delà de deux ans », précise l’institut.

De même, la baisse récente des ventes de vaccins contre le pneumocoque et méningocoque C n’est pas le reflet d’une baisse des couvertures vaccinales qui, elles, sont en hausse. Entre 2008 et 2012, la vente de vaccins antipneumococcique a diminué de 23 %, en raison du passage « en avril 2009 d’un calendrier à quatre doses à un calendrier simplifié à trois doses ». Les données de remboursement permettent d’estimer que la couverture vaccinale pour au moins une dose à l’âge de 6 mois a progressé de 94 % à 96 % chez les enfants nés respectivement en 2008 et en 2011.

Couverture « très insuffisante » pour le méningocoque C

Les ventes de vaccins contre le méningocoque C ont été multipliées par 20 entre 2008 et 2012, à la suite de l’intégration de cette vaccination dans le calendrier vaccinal et de son remboursement en 2010 pour ensuite diminuer de 28 % entre 2010 et 2012 et de 17 % entre 2011 et 2012. Là encore, cette chute des ventes « ne peut être interprétée comme une diminution de la couverture vaccinale dans la mesure où un très large rattrapage concernant les enfants de 2 à 24 ans ayant été recommandé en 2010, il était attendu un pic de consommation en 2010, suivi d’une diminution au fil du temps », précise l’InVS. Toutefois, concernant la vaccination contre le méningocoque, la couverture vaccinale des enfants « reste très insuffisante » avec seulement 60 % des enfants nés en 2009 avaient reçu à l’âge de 2 ans une dose.

Chez l’adolescent et l’adulte, le compte n’y est pas

Autre point négatif de ce bilan, la vaccination chez l’adolescent et l’adulte. Les couvertures sont aussi « très insuffisantes » pour les vaccins contre l’hépatite B et contre le papillomavirus humain (HPV) chez l’adolescent et l’adolescente de même que pour le vaccin contre la grippe chez le sujet âgé. Moins de la moitié des adolescents sont à jour de la vaccination contre l’hépatite B et « seulement environ un tiers des jeunes filles concernées par la recommandation relative au vaccin HPV ont été complètement vaccinées ». Dans les populations ciblées par la vaccination contre la grippe, notamment les adultes de 65 ans ou plus, le taux de couverture est nettement inférieur à l’objectif de 75 % (seulement environ 50 % dans le groupe des personnes âgées de 65 ans ou plus), « un taux en baisse constante depuis trois ans », insiste l’InVS.

L’institut rappelle la nécessité de poursuivre les efforts pour ces populations afin d’atteindre les objectifs fixés par la loi de santé publique, soit au moins 95 % pour toutes les vaccinations à l’exception de la grippe (75 %).

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr