Mieux qu’une vaccination programmée, la mise à disposition des vaccins au cabinet du médecin généraliste pourrait accroître significativement les taux de couverture vaccinale en France, considère une petite équipe de chercheurs de la faculté de médecine de Poitiers, coordonnée par le Dr François Birault.
À l’occasion des 9es journées de la prévention de l’Institut National de Prévention et d’Education à la Santé (INPES), le Dr Birault a présenté mercredi les résultats d’une étude prospective menée dans le département de la Vienne sur la vaccination dTCaPolio et ROR. Parmi les 418 généralistes viennois, 310 ont été sélectionnés puis repartis en trois groupes : un groupe « témoin » où les praticiens ne modifiaient en rien leur pratique habituelle ; un groupe « rendez-vous » où les professionnels devaient systématiquement proposer d’organiser une consultation ultérieure en cas de retard de calendrier vaccinal ; un groupe « vaccination immédiate » où les médecins disposaient de vaccins ROR, dTP et tétravalent dans leur cabinet en suivant un protocole précis de respect de la chaîne du froid avec l’appui de pharmaciens.
Dans le cadre de cette expérimentation, « ni la sécu ni l’ARS ne pouvaient nous fournir les vaccins à l’avance. Il a fallu que les médecins se procurent eux-mêmes les vaccins auprès des pharmaciens avant d’être remboursés par l’ARS », précise le Dr Birault.
Seulement 18 % d’échec
L’étude prospective randomisée et contrôlée s’est déroulée en deux semaines au cours du mois de septembre 2012. Durant la première semaine, l’ensemble des médecins des trois groupes exerçaient selon leur mode d’exercice habituel, puis se conformaient durant la deuxième semaine aux pratiques de leurs différents groupes (« témoin », « rendez-vous », « vaccination immédiate »).
Dans le groupe « vaccination immédiate », les résultats mettent en évidence une amélioration importante du taux de vaccins réalisés, de 50 % lors de la première semaine (31 sur 62 prescriptions) à 82 % au cours de la deuxième semaine (37 sur 45).
En revanche, l’impact de la programmation des vaccinations n’a pas été confirmé puisque dans le groupe « rendez-vous » le taux de réalisation des vaccins dans le délai souhaité diminue de 62 % (41/66) à 58 % (21/36), tout comme dans le groupe « témoin », où le taux passe de 58 % (33/57) à 50 % (18/36) entre la première et la deuxième semaine.
Deux expérimentations régionales
Pour confirmer cette tendance, l’expérimentation pourrait être bientôt élargie à l’ensemble de la région Poitou Charente dans le cadre d’une étude interventionnelle randomisée où les pharmaciens seraient davantage impliqués pour vérifier les vaccinations dans certains départements tests.
Une expérience similaire devrait également être menée en région PACA. Lors de ces journées de la prévention de l’INPES, le Dr Birault a notamment pointé les questions réglementaires qui entravent ce type d’expérimentation, tout en espérant des avancées dans la prochaine stratégie nationale de santé pour soutenir les initiatives des professionnels en matière de vaccination.
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